L’association des jeunes dirigeants d’Entreprise du Mali (AJDEM) a procédé le samedi 19 septembre 2015 au siège du Conseil National du Patronat du Mali, au lancement officiel de ses activités qui consistent à créer un cadre de rencontres et d’échanges d’idées entre les jeunes entrepreneurs maliens. Placé sous la présidence de l’ancien premier ministre Moussa Mara, l’événement a été marqué par une conférence débats qui avait pour thème, « le financement du développement des PME au Mali : cas des jeunes entrepreneurs ».
A la cérémonie d’ouverture, l’on notait en bonne place, la présence du représentant de Monsieur le maire de la commune IV du district de Bamako M. Tougara, M. Drissa Coulibaly dit Idi, président de l’AJDEM et l’ex Premier ministre Moussa Mara.
En effet, l’Association des Jeunes Dirigeants d’Entreprises du Mali (AJDEM) qui vise à promouvoir l’entrepreneuriat chez les jeunes et développer l’idée de solidarité, a choisi comme thème «le financement du développement des PME au Mali : cas des jeunes entrepreneurs » pour le lancement de ses activités ».
Cette problématique reste une épine aux pieds des entrepreneurs maliens. « Ce qui nous a motivés de créer cette association, c’est d’abord un constat d’isolement des jeunes entrepreneurs au Mali. C'est-à-dire, on n’a pas de cadre de rencontres, ni d’échanges. Donc chacun est abandonné à son sort. Et pourtant, les problèmes nous concernent tous», a justifié le président de l’AJDEM, M. Drissa Coulibaly.
Il s’agit donc de fédérer l’ensemble des jeunes entrepreneurs du Mali. Avant de poursuivre que l’Association s’intéresse à tous les secteurs d’activités sur l’ensemble du territoire malien.
Quant à Moussa Mara, il a d’abord salué et encouragé les jeunes de cette initiative. Pour réussir dans leur mission, il a exhorté les membres de l’association à être réguliers dans le paiement des cotisations.
Au cours de son exposé, le conférencier Moussa Mara, s’est longuement exprimé sur les handicaps, les difficultés de création d’entreprise dans notre pays avant de donner quelques pistes.
Pour le conférencier, « le financement est une denrée rare au Mali, car même l’Etat est entrepreneur. La rareté des ressources, un taux de collecte de l’épargne très faible, une économie assez informelle, sont entre autres des facteurs qui expliquent l’accès difficile par rapport aux financements », a-t-il énuméré.
D’autant plus que pour créer une entreprise, il faut un capital. « Dans nos Etats le coût est très élevé. C'est-à-dire le taux d’intérêt est très élevé (taux d’intérêt à deux chiffres). Ce qui fait qu’entreprendre n’est pas à la portée de tout le monde », a-t-il indiqué.
Aussi, le conférencier a évoqué quelques problèmes majeurs de la jeunesse malienne dans le secteur de l’entreprenariat. « La jeunesse malienne n’est pas opiniâtre. Elle se décourage trop vite dans la recherche d’emploi ou de création d’entreprise », a-t-il-déploré.
En termes de propositions, M. Mara a estimé que l’environnement financier de nos pays doit changer. « L’Etat devra faire davantage pour aider les jeunes en créant des conditions de financement pour les entreprises. Dans le même cadre l’Etat doit travailler avec les collectivités locales, car les agences étatiques sont difficilement accessibles à la jeunesse. Nous avons besoins aussi d’une monnaie forte pour favoriser les entreprises. Sur le plan éducatif, il propose une reforme fondamentale de notre système éducatif pour former des entrepreneurs.
Rappelons que l’association des jeunes dirigeants d’entreprise du Mali (AJDEM) est née de l’initiative des jeunes maliens conscients qu’ils occupent une classe de première importance pour le développement et la réussite de leur entreprise. Sa mission consiste à créer un environnement favorable entre les entrepreneurs en vue de faire part de leurs besoins à qui de droit.
Mountaga DIAKITE