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Rentrée scolaire 2015-2016: Le ministre de l’éducation nationale Barthélémy Togo est-il en mesure d’honorer ses promesses ?
Publié le lundi 5 octobre 2015  |  L’Agora
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© aBamako.com par A.S
Ministre de l’éducation nationale : Kénékouo dit Barthélémy Togo




Une petite semaine après la fête de Tabaski(le 24 septembre dernier) avec toutes les dépenses exorbitantes, la rentrée scolaire est désormais l’autre paire de manche pour les parents. C’est dire que la réouverture des classes le 1er octobre dernier, s’est effectuée dans de grandes difficultés financières. Preuve que certains sont même partis bras ballants. Pourtant, élèves et parents affichaient un air triomphant à l’issue du passage à l’émission « Forum de la Presse » le 15 août dernier du Ministre de l’Education nationale, Barthélémy Togo. En effet, le chef du Département de l’Education table pour l’année prochaine sur 50% de taux de réussite aux examens nationaux. Sur la base de quels critères ? Qu’est ce qui a pu changer entre- temps ? L’environnement scolaire étant toujours le même. Le ministre Barthélémy Togo est-il en mesure d’honorer ses promesses ?
A la Maison de la Presse de Bamako le 15 août dernier, un membre du gouvernement était aux prises avec les hommes de médias. Un aimable rêveur ! Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un Ministre appuyé d’une rhétorique toute particulière pour divertir les élèves et leurs parents après une année scolaire au tableau noir, loin de tous motifs de satisfécits. Certes, rares sont ceux qui reprocheront au Ministre de l’Education nationale Barthélémy Togo son cri au triomphalisme dès l’année prochaine aux examens nationaux. Mais les observateurs les plus avertis pourraient juger qu’il s’agit de la poudre aux yeux des Maliens
Le chef de Département de l’Education est revenu sur des thèmes sans cesse rebattus : le PRODEC, les orientations, les écoles privées avec des pratiques qui laissent à désirer, la rentrée scolaire et les échecs scolaires aux examens nationaux, A l’aide d’une vision rétrospective apparemment rigoureuse, le Ministre Togo à l’ intention de faire le triple des pourcentages obtenus en 2015. En clair, l’objectif à atteindre est de 50% dès la rentrée prochaine.
L’organisation d’examens de fin d’années du Diplôme d’Etudes(DEF) Fondamental au Baccalauréat Malien n’a pas échappé au chef du Département de l’Education. On aurait aimé le voir évoquer cet aspect avec amertume après un taux de réussite squelettique de 17,99% au Bac ; 33% au DEF, mais tout au contraire , le Ministre, Togo était au comble de la délectation pour avoir organisé l’examen sur toute l’étendue du territoire national à l’exception de Kidal pour des raisons de sécurité et à l’absence de l’administration.
« Nous avons réussi les examens voire dans les coins le plus reculés et en dehors du pays comme la Mauritanie », a dit le Ministre de l’EN.
S’agissant de la fraude au Bac, le chef de département n’affiche pas une figure d’optimiste à 100%. Pour preuve : « Je crois qu’il serait difficile d’organiser un examen sans fraude, mais on peut la minimiser. Pour cela, le ministre seul ne peut pas. Tous les Maliens doivent s’impliquer. Il faut que les enfants comptent sur leurs propres efforts que sur les fraudes. Notre objectif est d’avoir l’année prochaine 50% de réussite, si le niveau y est.», a déclaré le ministre.
Concernant le chapitre des écoles privées secondaires, le ministre a assuré l’accompagnement du gouvernement à celles qui répondent aux critères du système éducatif malien. Toutes les écoles Medersas qui ambrassent le programme officiel seront prises en charge.
Au chapitre des orientations, il affirmera ceci : « Nous voulons cette année que les orientations soient les vraies orientations. Il y aura très peu de transferts qui amènent des problèmes de gestion des effectifs et surtout financiers. Nous devons être stricts », a-t-il martelé.
« Nous allons continuer à dialoguer avec les syndicats des enseignants pour que nous ayons d’autres formes de revendications que la rétention des notes et autres formes qui pénalisent les enfants », a-t-il souhaité.
En ce qui concerne le programme Décennal de Développement de l’Education (PRODEC), le ministre a fait son appréciation. « Pour moi, le PRODEC est une réussite dans le sens du niveau d’accès», a évalué le ministre sans oublier de marteler que la qualité laisse à désirer.
Comment atteindre le taux de réussite de 50% ?
La réponse ne ressort pas franchement dans l’analyse du chef du Département de l’éducation tant il est resté avare en informations. Il ne s’agit pas de faire plaisir aux élèves et à leurs parents par un rêve utopique, mais de leur dire la vérité. Certes, le Ministre compte sur la prise de conscience des élèves pour renflouer les pourcentages. Mais en une année peut –on remettre véritablement à niveau, un élève en terminale du lycée qui ne serait bon que pour la 6ème année du fondamental. ?Que va-t-il changer d’ici à quelques semaines avec les promoteurs d’écoles privées qui se livrent chaque jour que Dieu fait à des magouilles grossières tout en jetant l’anathème sur les rares pédagogues .
Quelle lecture feront ces enfants de l’objectif 50% de taux de réussite dès l’année prochaine du département de l’éducation ? Il n’est pas évident que ce soit toujours l’idéal. Autant mettre de la rigueur et respecter la loi de l’omerta sur des pourcentages qui ne servent à rien de bon. Mieux, l’objectif de 50% n’est qu’une utopie.
En tout état de cause, lui qui se trouve en terrain bien connu n’a plus intérêt de faire le moindre échec après une année scolaire catastrophique tant les résultats furent maigrichons. C’est peut être sa dernière chance pour rester au sein de l’attelage gouvernement s’il arrivait encore que le bateau de l’éducation chavire avec son pédagogue de capitaine.

Moussa Wélé DIALLO
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