Suite à plusieurs cas d’évasions de détenus, les surveillants de prison au Mali ont finalement décidé de prendre le taureau par les cornes. Les conditions de travail pour eux sont, à la limite, insupportables. Sans compter les graves risques pour une nation où tout est à refaire. C’est dans ce contexte que le Syndicat des surveillants de prison du Mali a animé le 16 septembre dernier, un point de presse au siège de la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali(CDTM).Le principal conférencier était le secrétaire général Cne Brahima Sogodogo, inspecteur des SPES.
Les surveillants de prison ne sont pas contents de leurs conditions de travail à la suite d’évasions à la pelle. L’on se rappelle, il ya un peu plus d’un an, le cas Wadousen qui, a fait le chou gras de la presse malienne. Ce qui prouve à suffisance que la situation des prisons au Mali est à revoir. Impérieux de répondre à plusieurs interrogations tant les risques sont gravissimes pour une nation comme le Mali qui, vient de sortir de la manière la plus spectaculaire, d’une crise aux profondeurs insondables.
Les surveillants de prison du Mali, après avoir déposé un cahier de doléances auprès des plus hautes autorités ont décidé de prendre le taureau par les cornes et de mieux se faire entendre auprès de l’opinion nationale et internationale. A preuve, les doléances sont restées sans suite favorable.
Pour relever ce défi, le Syndicat National des surveillants de prison, affilié à la Centrale Démocratique des Travailleurs du Mali (CDTM) a animé une conférence de presse au siège de la Centrale à laquelle il est affilié.
Les raisons de la colère
Les surveillants de prison revendiquent tout d’abord un statut autonome .Ensuite une dotation en matériels et équipements de sécurité. Enfin les SP réclament auprès des plus hautes autorités une formation initiale et continue.
Dans son intervention, le conférencier est revenu sur les engagements du président de la République et celui du gouvernement (mentionne ci-dessus) suivant l’affaire de Wadousen qui a coûté la vie à un de leur collègue, Kola Sofara. « Aujourd’hui, hormis, l’exécution partielle des deux points ci-après : la dotation en tenues et dédommagements de la famille du défunt Kola Sofara, rien n’a été fait. Malgré que nous ayons patienté jusqu’à ce mois de septembre.
A cela s’ajoutent d’autres points de revendications que nous avions transmis au ministère de la justice, notre département de tutelle ».
Il a également mis un accent particulier sur la prise en compte de la Direction Nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée dans le cadre du décret n°2014-0609/P-RM du 14 août 2014 portant création du Conseil National pour la Reforme du Secteur de la Sécurité ; la prise en compte des SP dans le cadre des primes allouées à l’ensemble des forces présentes sur les théâtres d’opérations ; instaurer une régie auprès de la Maison Centrale d’arrêt de Bamako et de la DNAPES en raisons de la mission sécuritaire ; arrêter l’arbitraire et de démagogie dans la gestion du service pénitentiaire.
Mais encore, la section syndicale des SP a regretté l’absence permanente de l’administration pénitentiaire dans les grandes rencontres des acteurs de la sécurité. « Sans nous, il ne saurait y avoir de justice pénale efficace, les efforts des autres forces de sécurité dans les arrestations des bandits de grand chemin et des délinquants seront vains », a-déclaré l’inspecteur des SPES Brahima Sogodogo.
A quoi sert de traquer les bandits de grand chemin et les autres délinquants qui perturbent au quotidien le sommeil d’honnêtes citoyens, s’ils prennent par la suite la clé des champs ?En tout cas, c’est ici une question à l’allure énigmatique que doivent tenter de résoudre, les ministres en charge de la justice et de la sécurité .Les surveillants de prison sont qui gardent les hommes les plus dangereux .Ils méritent de ce point de vue un meilleur traitement et un minimum » d’ égard.
M. DIAKITE