Dans le cadre des concertations sur le calendrier électoral, le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa MAÏGA, a rencontré, vendredi dernier, des représentants de groupements de partis politiques de la majorité, de l’opposition et des centristes. L’ordre du jour de la rencontre portait sur les échanges autour des incidences liées au report des élections communales et régionales initialement prévues pour le 25 octobre prochain.
Au fait, dans son communiqué, relatif au report des élections, le 21 septembre dernier, le gouvernement avait instruit au ministère de l’Administre territoriale de soumettre la question au cadre de concertation entre le département et les partis politiques afin de convenir des modalités du report. Ainsi, le ministre de l’Administration territoriale a rencontré 5 représentants de chacun des 3 plus grands regroupements de partis politiques présents sur l’échiquier politique national, à savoir : majorité présidentielle, opposition et centristes.
Il s’agissait pour les représentants des partis politiques de définir un nouveau calendrier électoral susceptible de permettre une meilleure organisation des prochaines élections communales et régionales dont la date reste à définir.
Les partis politiques, après avoir pris acte de la décision du report des élections le 21 septembre dernier, ont fait une batterie de propositions au ministre de l’Administration allant dans le sens de l’amélioration du processus électoral.
De la synthèse de ces propositions, on peut retenir, entre autres : la mise en place d’une commission qui fera le point de l’ensemble des paramètres qui ont présidées au report et afin d’évaluer les conditions de la faisabilité ; la relecture de la loi électorale, des textes relatifs à la décentralisation ; l’élargissement du cadre de concertation à d’autres acteurs de la nation, etc.
Le président du parti ASMA, l’ancien ministre Soumeylou Boubeye MAÏGA, a souhaité qu’on accorde une prime majoritaire à la liste qui vient en tête à l’issue du scrutin dans les collectivités territoriales. «Si non on risque d’avoir à faire avec des exécutifs qui ne peuvent pas travailler, au cas où la liste qui vient en tête n’est pas majoritaire au sein du conseil exécutif de la collectivité territoriale.
Le président de l’ADEMA, le Pr Tiémoko SANGARE, a préconisé la mise en place d’une commission composée des cadres du département et des représentants des partis politiques pour travailler sur la question et présenter un rapport au cadre de concertation qui va examiner et prendre les décisions qui s’imposent. Il s’agit, selon lui, d’engager une étude rapide au niveau du ministère et qu’un document soit produit en fonction de l’ensemble des facteurs qui ont conduit au report. Ledit document devra contenir des propositions concrètes autour desquelles la classe politique et le ministère doivent se retrouver pour, d’une part, échanger ; et d’autre part, de façon avisée, fixer la date des prochaines élections communales et régionales.
Pour M SANGARE, il faut renvoyer l’actuelle loi électorale à l’Assemblée nationale pour relecture de manière à l’adapter aux exigences du contexte actuel.
A son avis, les acteurs doivent profiter de ce report pour plancher sur d’autres préoccupations communes relatives à la régionalisation, à l’harmonisation de tous les aspects du processus électoral, relatifs à l’accord de paix, signé entre le gouvernement et tous les groupes rebelles.
Par ailleurs, une autre proposition faite par la classe politique est relative à l’élargissement du cadre de concertations à d’autres acteurs comme la MINUSMA, les représentants des groupes rebelles, et d’autres partenaires.
Le représentant du RPM, Kaba DIARRA, a insisté sur la nécessité d’organiser les élections dans un meilleur délai. Ce qui, à son avis, peut constituer un motif de retour des réfugiés dans leur localité.
Le Pr Younouss Hamey DICKO, président du RDS, a souligné que ce dernier report doit être mis à profit pour bien préparer les prochaines élections, à travers l’élaboration d’une stratégie électorale et la détermination d’une date. «Notre peuple a trop souffert pour se laisser aller encore, une fois, dans le hasard», a-t-il dit. Cependant, note-t-il, avant tout, il faut rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire.
La rencontre du jour, même si elle n’a pas permis aux acteurs de fixer une date pour les prochaines élections, a servi de cadre pour engager les réflexions autour des stratégies d’une meilleure organisation des prochaines élections. De même, elle ne s’est pas, non plus, prononcée sur le mandat des élus locaux sortants.
Par Abdoulaye OUATTARA