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Comité de suivi de l’accord de paix (CSA) - La Compis 15 donne les raisons de son rejet
Publié le mardi 6 octobre 2015  |  Le Prétoire
Réunion
© aBamako.com par A.S
Réunion du comité de suivi sur l’accord de paix
Bamako, le 21 juillet 2015 le comité de suivi sur l’accord de paix a tenu sa 3e réunion au CICB.




Les mouvements membres de la Coordination des mouvements prônant l’inclusivité et signataires de l’Accord le 15 mai (Compis 15) se battent toujours pour siéger au sein du Comité de suivi mis en route après la signature de l’Accord de paix en mai dernier.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée ce vendredi 2 septembre à la Maison de la Presse, la Compis 15 a pointé du doigt le Comité de suivi qu’elle accuse d’avoir foulé aux pieds les dispositions de l’Accord en l’empêchant de siéger en son sein.

En effet, la médiation, si l’on en croit le porte-parole de la Compis, a essayé de compartimenter les mouvements de leur coordination en ‘’grands’’ signataires de droit, en ‘’moindres’’ signataires et en non-signataires. Or, fait remarquer Mohamed Attaib Sidibé, au terme de l’article 58 de l’Accord, tous les mouvements signataires sont membres du CSA. Mieux, l’alinéa 2 de l’article 67 du même document précise que les signataires, au nom de la Coordination et de la Plateforme, le font au nom de chacune et de toutes ces entités. Partant, M. Sidibé est arrivé à la conclusion que le CSA a violé l’Accord qu’il est pourtant censé suivre, en catégorisant notamment les signataires.

La Compis 15, à en croire son Coordinateur national, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, part du principe qu’il faut traiter tous les mouvements signataires de la même façon. Suite à des récentes discussions avec la CMA et la Plateforme, explique-t-il, il était convenu qu’il n’y aura pas de quatrième partie, et que la Compis pouvait rejoindre l’une partie (CMA ou Plateforme) de son choix, avec les mêmes avantages en termes de représentativité que les mouvements à l’intérieur.

Aussi, l’ensemble des mouvements de la Compis 15 devrait-il négocier directement avec la médiation son quota de représentativité dans les structures de mise en œuvre de l’Accord sans aucune interférence de la CMA et de la Plateforme. «Maintenant, de bonne foi, on leur a dit de rectifier cela à la médiation. Avant de rectifier, ils [les mouvements de la CMA et la Plateforme, Ndlr] ont les données et sont partis avec l’offre que nous prenons graduellement (…). C’est qu’ils ont proposé unilatéralement 1 siège pour la CPA, 1 siège pour la CM-FPR II et 4 sièges à raison de 1 dans chaque comité… ». Toute chose avec laquelle la Compis a exprimé son désaccord, souhaitant être traitée de la même façon que tous les autres membres du CSA. Si elle est d’accord avec le principe des trois parties, la Compis n’a toujours pas décidé si elle ira vers la Plateforme et la CMA. Elle souhaite toutefois que le camp qu’elle aura à intégrer ait plus d’équipe en son sein, notamment en terme de représentativité.

Selon Mohamed Ousmane, la mise à l’écart de la Compis de la composition du CSA s’explique d’abord par le fait que la CMA n’a jamais caché sa volonté d’avoir le monopole de la signature. «Moi étant de Tombouctou ou de Gao, j’ai refusé de donner le monopole de la signature à quelqu’un que je vais chercher avec une torche demain, alors qu’il y a des problèmes à gérer. Voilà pourquoi on nous rejette», affirme Mohamed Ousmane qui estime par ailleurs qu’on ne peut rejeter la Compis 15 pour la simple raison qu’elle a sa place. D’autres conférenciers ont expliqué ce rejet par l’implication de la France qui, selon eux, a toujours voulu faire de la question du Nord une histoire des seuls touaregs, en qualifiant des groupes comme la Compis de société civile. «Nous sommes rejetés parce que nous gênons le schéma de la France, il ne faut pas perdre de vue.

Tous ceux qui se disent républicains doivent être, expliquent-ils, réduits, sinon exclus de la chose». Le Coordinateur national de la Compis a par ailleurs fait savoir que son organisation est en parfaite symbiose avec ses combattants. Mieux, la compis est prête à aller au cantonnement, car à ce jour, contrairement à d’autres mouvements, elle sait qui et quelles armes cantonner. «Notre bonne foi est là pour cantonner, mais on ne cantonnera pas en marchant sur les droits de nos populations», a prévenu Mohamed Ousmane, affirmant que la Minusma est en train en ce moment même de sillonner ses bases. Faut-il rappeler que le mardi 29 septembre 2015, soit la veille de l’ouverture de la 4ème réunion du Comité de suivi, la Plateforme et la CMA, dans un communiqué conjoint, avaient décidé de suspendre leur participation aux travaux des sous-commissions thématiques du CSA. Les deux groupes armés dénoncent «l’intrusion de nouveaux acteurs dans le processus de mise en œuvre de l’accord», en l’occurrence la Compis 15, forte de 6 mouvements.

Bakary SOGODOGO
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