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Nouvel an 2013 : Réponse du Chef de l`Etat aux voeux des Familles fondatrices de Bamako et aux Eglises catholique et protestante du Mali (Koulouba, le 24 décembre 2012)
Publié le lundi 24 decembre 2012  |  Présidence


Dissolution
© aBamako.com par S.A
Dissolution du gouvernement : La déclaration du président malien par intérim, Dioncounda Traoré


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Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

Monsieur le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire ;

Ministre des Affaires Religieuses et du Culte ;

Monsieur le Gouverneur du District de Bamako ;

Monsieur le Maire du District de Bamako ;

Très respectés Notables, Familles Fondatrices et Représentants de la Coordination des Chefs de Quartiers de Bamako ;

Monsieur le Président et Honorable Délégation du Haut Conseil Islamique du Mali ;

Monseigneur l’Archevêque de Bamako et Distingués Représentants de l’Eglise Catholique du Mali ;

Monsieur le Délégué Général de l’Association des Groupements d’Eglises et Missions Protestantes au Mali ;

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, pour commencer, vous remercier pour les vœux que vous venez de formuler à mon endroit, ma famille, mes collaborateurs et à l’ensemble du peuple malien.

En retour, permettez-moi de prier Dieu, le Tout Puissant et le Tout Miséricordieux pour que 2013 soit, pour vous, vos familles et tous ceux qui vous sont chers, une année de paix, de santé et de prospérité. En plus des vœux, la cérémonie qui nous réunit ce matin est également une opportunité d’échanges sur la Vie de la Nation.

C’est un euphémisme que de dire que notre cher Mali va mal actuellement. Le Mali vit une des périodes les plus sombres de son histoire. La réalité que vivent chaque malienne et chaque malien est souvent faite de souffrance, d’humiliation, de frustration et de désespoir.

Qui mieux que vous, Eminences, pouvait dépeindre avec autant de réalisme, le triste tableau du Mali actuel ?

Avec votre sagesse habituelle, vous avez trouvé les expressions requises pour dénoncer ces maux qui affligent notre pays et notre peuple.

Vous avez évoqué cette situation injuste de l’occupation du Septentrion national par l’ennemi, vous avez également déploré la situation sociopolitique avec son lot d’atteinte aux libertés individuelles et collectives.

Vous avez, et de façon exemplaire, placé chacun devant ses responsabilités, en rappelant que « le Mali ne sera que ce que les Maliens en feront ».

Vous avez, une fois de plus insisté sur ces obstacles au développement que sont la corruption, l’incivisme, l’impunité, la mauvaise gouvernance.

Mais ce que je retiens le plus, c’est qu’au-delà de la tristesse et de l’extrême gravité de la situation, vous montrez à chacun de nous que l’espoir est encore permis, pour autant que chaque citoyen se ressaisisse.

Vous avez raison ! L’espoir est encore permis si, comme je ne cesserai de le dire, chaque Malienne et chaque Malien garderaient à l’esprit que « Le seul objectif qui vaille, c’est le Mali et le seul sacrifice qui vaille, c’est le sacrifice consenti pour les intérêts supérieurs du Mali ».

Très respectés Notables, Familles Fondatrices de Bamako ;

Monsieur le Président du Haut Conseil Islamique du Mali ;

Monseigneur l’Archevêque de Bamako ;

Monsieur le Délégué Général de l’Association des Groupements d’Eglises et Missions Protestantes au Mali,

Vous avez apprécié avec bonheur la singularité de la situation sociopolitique actuelle : concilier la gestion quotidienne de l’Etat avec les deux missions essentielles qui nous sont assignées, à savoir la libération du Nord du Mali et l’organisation d’élections générales apaisées, le tout dans un délai relativement bref.

Soyez convaincus que je ne saurais épargner aucun effort pour que nous puissions atteindre ces objectifs, ensemble, dans la cohésion, la solidarité et l’unité nationale. Le recouvrement de l’intégrité territoriale demeure pour chaque citoyen un devoir patriotique. Toutes nos réflexions et toutes nos actions tendent vers cet objectif. Notre position n’a jamais varié : aucun compromis, aucune compromission ne viendra altérer cette ambition légitime du maintien d’un Mali un et indivisible.

Encore une fois, j’affirme que l’option militaire reste l’alternative ultime contre les ennemis du Mali. C’est dire que je partage votre appel au dialogue, avec ceux de nos frères aujourd’hui dans l’erreur. Mais là également, notre disponibilité au dialogue se doit d’être définitivement comprise : les préalables sont et demeurent « la renonciation à toute idée d’indépendance et d’auto-détermination et à toute velléité d’atteinte à la laïcité de notre République ».

Dans son combat légitime pour le recouvrement de son intégrité, le Mali bénéficie de l’accompagnement et de la solidarité agissante de nombreuses institutions et de nombreux pays frères et amis. L’adoption récente et à l’unanimité de la Résolution 2085 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies est non seulement la reconnaissance internationale de l’agression dont le Mali est victime, mais aussi et surtout l’aboutissement des efforts de partenaires et amis parmi lesquels la CEDEAO, l’Union Africaine, la France et d’autres instances, en appui au Gouvernement du Mali.

Vous me donnez l’opportunité de leur adresser à tous, au nom de toutes les maliennes et tous les maliens, nos sincères remerciements et notre profonde gratitude.

Je voudrais aussi, vous remercier tous, pour les initiatives personnelles, les prières dans les lieux de culte et toutes les démarches par Vous entreprises, pour soutenir moralement nos frères et sœurs aujourd’hui dans le désarroi.

Pour ce qui concerne le second volet de notre mandat, à savoir l’organisation d’élections crédibles, transparentes et surtout apaisées, je puis vous assurer que le Gouvernement mettra tout en œuvre pour que cette mission soit accomplie de façon harmonieuse, dans l’intérêt supérieur et exclusif du Mali.

Vous conviendrez avec moi, que cela ne saurait être l’œuvre du seul Gouvernement. La réussite des élections exige l’implication entière, responsable et patriotique de toutes les composantes de la société.

Vous l’avez souligné, il est impératif que chaque malien prenne la pleine mesure des enjeux, et à ce titre s’inscrive dans une voie de progrès, au détriment de la politique politicienne à présent dangereuse pour le rétablissement de la Démocratie, dans un Mali de paix et de progrès.

Aussi, je fonde beaucoup d’espoirs sur les prochaines Concertations Nationales, certes maintes fois reportées, sur mes instructions, car, encore une fois, ces assises ne doivent surtout pas diviser davantage les acteurs politiques, mais devront plutôt se tenir dans un climat serein propice à l’élaboration consensuelle et partagée d’une vision malienne de sortie de crise.

C’est dire toute mon adhésion à votre appel pour un sursaut national, au dépassement de soi, au sacrifice patriotique pour que Notre Mali Eternel reprenne la voie de l’honneur et de l’exemplarité qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Très respectés Notables, Familles Fondatrices de Bamako ;

Monsieur le Président du Haut Conseil Islamique du Mali ;

Monseigneur l’Archevêque de Bamako ;

Monsieur le Délégué Général de l’Association des Groupements d’Eglises et Missions Protestantes au Mali,

La gestion des urgences ne doit nullement occulter la prise en charge de dysfonctionnements, parfois récurrents, mais tous exacerbés par la profonde crise sociopolitique que traverse notre pays.

J’ai pris bonne note de toutes les préoccupations par Vous évoquées, et pour lesquelles des instructions appropriées seront données au Gouvernement.

Parmi celles-ci, je relève le grave problème du foncier, la distribution équitable et diligente de la justice, la préservation des libertés individuelles, et surtout la lancinante problématique de la jeunesse, l’avenir de notre pays.

Chacun de nous, au niveau auquel l’Histoire le place, doit contribuer à résoudre ces problèmes porteurs de risques graves pour notre Mali, pour l’Afrique, pour l’Humanité.

Mais, ma conviction est faite que pour trouver des solutions, il nous faut procéder à un examen introspectif profond, réfléchir sur ce qu’est aujourd’hui l’Homme, et ce qu’il doit faire. Quel type de malien faut-il promouvoir pour relever tous ces défis ? Comment remédier à plusieurs décennies d’errements à l’origine du relâchement des valeurs et des mœurs ?

Voici autant de questions graves qu’il nous faut pourtant affronter avec courage et lucidité. Mais pour cela, un sursaut national est certes nécessaire, mais il doit être soutenu par un véritable réarmement moral et spirituel.

C’est pourquoi, Eminences, la Nation a plus que jamais besoin de votre soutien, pour sa survie. En vos qualités de leaders spirituels et leaders d’opinion, je vous exhorte à vous investir dans ce sacerdoce à présent impératif.

En vous renouvelant mes remerciements pour votre disponibilité pour le Mali, je vous saurais gré de transmettre à vos fidèles et à tous les citoyens, mes vœux de bonheur, de santé et d’espoir de paix et de prospérité pour l’année 2013.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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