La compagnie aérienne malienne Air Mali suspend ses activités pour neuf mois à partir de lundi, conséquence directe de la crise politique et économique que traverse le pays dont le Nord est occupé par des islamistes armés.
« Ce n’est en aucun cas une fermeture », a affirmé Souleymane Sylla, directeur administratif et financier d’Air Mali, qui n’exclut pas une « reprise des activités, en fonction de l’évolution de la situation politique et économique ». À plusieurs reprises, la compagnie a demandé l’aide de l’Etat et des investisseurs, selon M. Sylla.
« Mais l’Etat a aussi des problèmes. Les actionnaires n’étaient pas prêts, par ailleurs, à réinjecter des moyens dans la compagnie et préfèrent se donner le temps, afin d’avoir davantage de visibilité quant à l’avenir du pays », a-t-il déclaré.
Les 66 salariés restants d’Air Mali, rescapés d’une première vague de licenciements en mai, toucheront leur dû et seront prioritaires pour retravailler dans l’entreprise si elle reprend ses vols. « Nous respecterons tous nos engagements vis-à-vis du personnel », a affirmé M. Sylla, pour qui la suspension de l’activité, annoncée mi-décembre à l’ensemble du personnel, était prévisible. « Nous y étions tous préparés », a-t-il dit.
Le coup d’Etat du 22 mars qui a renversé le président Amadou Toumani Touré et a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés, a eu raison de la compagnie, selon M. Sylla. En mai elle avait perdu 45 % de son chiffre d’affaires par rapport à janvier.
Créée en avril 2005 avec le concours de l’Etat, Air Mali avait été recapitalisée en 2009. Le groupe Aga Khan en était devenu le principal actionnaire, à plus de 95 %. Le reste était détenu par l’Etat et d’autres actionnaires.