Qui l’aurait cru ? Un citoyen malien, opérateur économique de son état, un contribuable bon teint, lésé dans son pays, se décide à partir ailleurs. Il n’est pas à l’image de ses nombreux compatriotes qui, faute de ressources, cherchent à émigrer. Bazoumana Fofana, il s’agit de lui, a en effet été victime de spoliation foncière, d’arbitraire, d’injustice.
Depuis des années, il tape les portes. Du premier Magistrat du pays, le Président de la République, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, à ses plus proches collaborateurs, il n’a trouvé que portes closes. C’est pourquoi, la mort dans l’âme, il a pris la décision d’aller au Sénégal.
Le pays de la Téranga, la fameuse hospitalité, qui sied bien aux investissements. Bazoumana Fofana avait eu le mérite d’investir au Mali, son pays. Grâce à ses efforts, quatre usines de l’Office du Niger travaillaient à plein temps. Et pourtant, il s’agissait de vieilles usines léguées par les colons français. Avant Bazoumana Fofana, personne n’avait voulu y mettre son argent.
Et lorsque l’Office fut incapable d’honorer ses engagements, certaines personnes profitèrent de l’occasion pour jeter leur dévolu sur son titre foncier qui servait de garantie auprès d’une banque de la place.
Un mic-mac leur permit de faire mains basses sur le titre foncier. Des agents des services des Domaines de l’Etat et des hommes de droit (Me Mountaga Tall, Me Abdoulaye Garba Tapo, …) peaufinèrent le travail au profit du grand propriétaire foncier, Dionké Yaranangoré dit Babou Yara. Bien que perdante devant les tribunaux, l’affaire continue de faire couler de la salive.
En temps normal, les autorités du pays ne devraient pas rester sans réagir. Bazoumana Fofana avait placé sa confiance en Me Mohamed Aly Bathily, tout nouveau Ministre de la Justice du régime IBK. Ce fut une déception. A plusieurs reprises, il adressa des correspondances aux différentes institutions de la République (Présidence, Assemblée nationale, Primature, Conseil économique, social et culturel, Médiateur, …). Rien n’y fit. Une telle attitude ne décourage t-elle pas ? Voyant ce qui s’est passé avec Bazoumana Fofana, est-ce que les investisseurs étrangers accepteront de venir dans notre pays ? N’est-ce pas déjà une humiliation pour le Mali ?
Bref, si les autorités avaient vraiment conscience d’un réel développement de notre pays, elles allaient tout mettre en œuvre pour empêcher le départ de Bazoumana Fofana. En lui rendant justice !
B. KONÉ