Le ministre de l’Administration territorial et la classe politique ont repris du service en vue de clarification les multiples questionnements restées en suspens malgré la fin de la tragédie du 25 Octobre. Mais la première rencontre a terminé en queue de poisson car la tutelle semble désemparée devant la divergence des approches.
Après le report des élections communales et régionales, tous les regards sont désormais rivés sur la prochaine date qui sera retenue pour les deux scrutins en question. Une équation visiblement tout aussi délicate que la récente tragédie électorale – dont le dénouement n’est intervenu que sur le fil du rasoir, malgré que l’évidence des facteurs défavorables au respect du collège électoral du 25 Octobre.
C’est à l’issue du conseil des ministres extraordinaire en date du 21 Septembre dernier, en effet, que le gouvernement contre la volonté du ministre en charge des élections, a décidé finalement de la suspension du processus en pleine course. La décision abroge subséquemment le décret de convocation du collège et sonne le glas d’une tragédie qui n’a que trop longtemps perduré. Mais, la fin de l’épisode marque le début d’un autre imbroglio électoral d’autant que la décision gouvernementale, déjà si ambiguë, était tout aussi muette sur le sort des collectivités sortantes et l’avènement des nouvelles et du schéma institutionnel que consacré l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Le Conseil des ministres s’étant limité à une simple renonciation à la date du 25 octobre, le puzzle électoral demeuré intact a finalement rebondi avec le retour du cycle des concertations entre le ministre de l’administration et la classe politique.
Le Rpm se démarque
Vendredi, la problématique a été au cœur de la toute première réunion des concertations autour de la tutelle, depuis le report officiel des élections. La rencontre, qui a rassemblé cinq représentants par le regroupement politique autour du ministre, de la Ceni et de la Dge, aura permis de distinguer deux positions divergentes en dehors de toutes tendances politiques. Sur la question, le RPM, locomotive de la majorité, n’est pas parvenu à fédérer les autres formations pro-présidentielles autour d’un schéma qui consisterait à accélérer le processus électoral en dissociant le scrutin régional du communal. Cette option ne ratisse apparemment ni dans la majorité encore moins dans l’opposition car une tendance largement dominante s’est démarquée en faveur d’une levée des blocages ayant prévalu à la suspension du processus électoral.
Les différents acteurs de la classe politique ont ainsi convenu de renvoyer la balle dans le camp du département de tutelle pour arbitrer et soumettre une nouvelle approche à l’appréciation de leurs appréciations avec trois scénarios envisageables : la proposition d’une nouvelle date, une révision de la loi électorale dans le sens d’une prolongation des mandats en cours, le recours aux délégations spéciales
À la défaveur du premier schéma milite pour le moins la persistance des mêmes facteurs défavorables telles les contraintes de l’Accord pour la paix, une insécurité et une instabilité toujours impropices à l’effectivité de l’administration ainsi qu’aux exigences d’une joute électorale avec une masse critique d’électeurs et de collectivités.
Il reste dès lors deux options plausibles, au risque de replonger dans la même chienlit qu’a permis d’éviter la suspension du processus électoral.
Abdrahmane KEITA