Après le troisième report de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako, initialement fixée au 25 Octobre 2015, l’heure est à la réflexion en vue de prendre la décision qui s’impose. Les autorités en charge de la question ont le choix entre deux solutions. Soit la mise en place des délégations spéciales en lieu et place des élus dans les 703 communes du pays, soit la relecture de la loi électorale en vue de prolonger les mandats des dits élus. Puisque leurs mandats ont été prorogés deux fois de suite, il nous est revenu que l’on s’achemine vers la mise en place des délégations spéciales. En tout état de cause, les députés qui ont effectué leur retour à l’Assemblée Nationale depuis hier lundi 5 Octobre, vont se pencher sur la question.
Il faut rappeler que c’est en 2009 que les conseillers municipaux et régionaux ont été élus dans les 703 collectivités du Mali pour cinq (5) ans. Depuis 2013, leurs mandats sont arrivés à terme. Le gouvernement a été obligé de passer devant la représentation nationale, c’est-à-dire l’Assemblée Nationale pour légitimer les mandats des élus.
Vers les délégations spéciales ?
Cette fois-ci, il nous est revenu que le gouvernement veut essayer les délégations spéciales. Ainsi, le Parti au pouvoir, c’est dire le Rassemblement Pour le Mali (RPM) mettrait ses cadres à la tête de ces délégations spéciales, parachevant ainsi sa domination sur les institutions du pays. Et personne ne devrait crier au scandale, car ce sont les partis politiques qui n’ont pas voulu aller aux élections.
Après l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita à la Magistrature suprême en 2013, le RPM contrôle aujourd’hui l’Assemblée Nationale, le Conseil Economique, Social et Culturel, la Haute Cour de Justice. Hors mi la Cour Suprême et la Cour Constitutionnelle, les autres institutions de la République sont contrôlées par le RPM. Il ne reste plus que le Haut Conseil des Collectivités qui sera mis en place à l’issue de l’élection des conseillers communaux, des conseillers régionaux et des conseillers du District de Bamako dont la date vient d’être reportée à trois reprises.
Il faut rappeler que le 15 septembre 2015, deux réunions se sont tenues au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Une avec les organisations de la société civile et l’autre avec les représentants des partis politiques
Les techniciens du département en charge de l’organisation matérielle desdites élections, en collaboration avec la Délégation Générale aux Elections (DGE) et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ont doublé d’effort pour satisfaire les électeurs. Ainsi, au moment où le conseil des ministres du 21 Septembre 2015 décidait du report de la date du 25 Octobre, le fichier électoral, les listes de candidatures, les bureaux de vote…étaient presque fin prêts.
Près de 3 400 listes ont été déposées
Ainsi, le fichier électoral mentionnait 7.141.855 électeurs devant être répartis entre 21. 471 bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national.
Pour ce qui concerne les listes de candidatures, il y’avait pour les élections communales, 3 324 listes de candidatures dont 1 954 déposées par les partis politiques, 1 280 par les groupements de partis politiques et 100 par les indépendants.
Au titre des élections régionales et du District de Bamako, 35 listes de candidatures dont 18 déposés par les partis politiques, 15 par les groupements de partis politiques et 02 par les indépendants ont été déposées.
Puisque la date du 25 Octobre n’a pas été maintenue, tout ce travail est tombé à l’eau. Tout est à reprendre pour une nouvelle élection.
Il faut désormais travailler à l’amélioration de la situation sécuritaire sur l’ensemble du pays, au retour de l’administration dans certaines localités du nord du pays, au retour des réfugiés. Ce n’est qu’après ces préalables que de nouvelles élections pourront être envisagées. En attendant, il urge désormais de mettre en place des délégations spéciales ou à défaut, proroger les mandats des élus.
Daba Balla KEITA