Des représentants de l'Etat du Mali, accompagnés des responsables de la CMA, sont arrivés aujourd'hui à Kidal. Objectif : « évaluer les besoins des populations dans différents domaines du développement ». Au même moment, la rencontre conjointe CMA-plateforme à Anefis se poursuit « sous de bonnes auspices », selon leurs responsables.
La rencontre d'Anefis, qui a débuté dimanche dernier, a pour objectif « d'échanger sur la situation au Nord et l’application de l’accord de paix d'Alger ». Elle regroupe les responsables des deux mouvements et vise à « promouvoir le dialogue » et « éviter un éventuel affrontement ».
« Les discussions à Anefis ont été axées sur les points relatifs à la réconciliation des Imghads et Ifoghas d'une part, et des Arabes Imghads de Tabankort et Imdnans d'autre part », explique une source proche de la rencontre. Aussi, la libération des prisonniers de part et d'autres, la cessation des hostilités et l'identification des sites de cantonnement étaient au centre des débats. Quant à l'aboutissement de cette rencontre, les deux parties ne cachent pas leur optimisme.
Au même moment, des techniciens de l’État Malien, accompagnés par des membres de la CMA, se sont rendus aujourd'hui à Kidal. L'objectif de cette visite, nous explique un membre de la délégation, est « d'évaluer les besoins des populations de Kidal dans le domaine de l'éducation, de la santé, de l'électricité et de l'eau, afin de les appuyer dans ces différents secteurs ». Les résultats de ces évaluations devront permettre de fixer la date d'ouverture des classes à Kidal. Dans une intervention à la tribune des Nations, le ministre malien des affaires étrangères a annoncé cette rentrée pour la mi-octobre.
Pendant que la Plateforme et la CMA se réunissent à Anéfis, la « Compis 15 », section de Gao, a organisé hier une marche de protestation contre le gouvernement du Mali et la communauté internationale. Cette marche fait suite au débat sur la représentativité des groupes armés dans le comité de suivi, dont les travaux de la 4ème ont pris fin la semaine dernière. Les sympathisants des mouvements signataires de l'accord du 15 mai reprochent aux autorités de les avoir « exclus du processus de paix et de réconciliation ».
Mahamar Sikabar est secrétaire général de la coordination régionale du mouvement « Compis 15 » de Gao. Il est joint au téléphone par Imirana Kilou Maiga :
« Nous les dénonçons parce qu'en réalité on ne se retrouve pas dans le Comité de suivi qui doit présider les sous-commissions et autres instances de mise en œuvre de l'Accord. Donc quand tu ne te retrouves pas dans ça, tu ne peux rien avoir comme information pour tes combattants qui sont sur le terrain. Nous ne demandons que notre droit soit respecté. Parce qu'aujourd'hui, il y a un partage de gâteau, on essaye d'exclure Gao. Nous ne sommes pas vraiment d'accord. Nous ne sommes pas d'une nationalité étrangère, nous ne connaissons que le Mali. Nous revendiquons tout simplement nos droits, c'est tout ! La médiation nous a reconnus, le gouvernement malien nous a connus, mais parmi nous-mêmes certains disent que nous sommes de la société civile. Ils disent que nous ne sommes pas des combattants, alors que ce sont nos bases qui sont partout ».