L’Hôtel Azalai Salam de Bamako abrite depuis hier mardi 06 octobre 2015, les travaux de l’atelier de formulation du cadre juridique et institutionnel pour la coopération en matière de sécurité et de défense des Etats du G5 Sahel. La cérémonie d’ouverture de la réunion a été présidée par le Ministre de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine non moins ministre de Tutelle du G5 Sahel au Mali, Cheickna Seydi Ahamady Diawara. C’était en présence du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Colonel-Major Salif Traoré ; du ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Sambel Bana Diallo, du ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mme Sanogo Aminata Mallé, du secrétaire Permanent du G5 Sahel, Najim El Hadj Mohamed, du Représentant régional de l’office des Nations Unies Contre la Drogue et le Crime pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Pierre Lapaq.
Cette réunion conjointe de deux jours organisée en partenariat avec l’ONUDC a pour objectif général de faire l’examen du projet d’accord entre les Etats membres de l’organisation pour l’institutionnalisation de la plateforme coopération en matière de sécurité et de défense, la définition de son rôle, la détermination de sa place dans l’architecture administrative de l’organisation et leur pré-validation par les experts avant de les soumettre pour signature aux autorités compétentes du G5 Sahel.
Le G5 Sahel est une organisation régionale crée en 2014 par les pays du champ à savoir, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, en vue de faire du Sahel un espace de paix, de prospérité et de concorde à travers l’amélioration des dispositifs de développement et de Sécurité. Cet atelier que le Mali abrite pour la première fois rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.
Le secrétaire permanent du G5 Sahel, Najim El Hadj Mohamed a indiqué que la lutte contre le Terrorisme et la criminalité transfrontalière organisée continue encore de constituer une préoccupation, pour les Etats membres de l’organisation qui ont réaffirmé leur volonté commune de coopérer pour la sécurité et le développement du Sahel. Pour lui, il faut encore et plus de solidarité tant dans la conception que dans l’action, car c’est ensemble que nous serons plus forts et certainement victorieux face à un ennemi commun qui s’organise, continue encore à faire mal et se renforce de plus en plus.
A sa suite, le représentant régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Pierre Lapaque, a indiqué que le soutien des Nations Unies au G5 s’explique par le fait que les problèmes de sécurité dans les différents Etats de la région présentent une interdépendance telle qu’ils ne peuvent être confrontés par des actions isolées de soutien visant chaque Etat à titre individuel. Selon lui, l’initiative lancée par le G5 est un cadre idéal de travail, de par sa dimension régionale, mais également pour son approche largement holistique qui lie la sécurité au développement. Parlant de l’assistance de l’ONUDC au G5 Sahel, Pierre a d’une part mis l’accent sur la mise en place d’un dispositif institutionnel, tel l’objet de la présente session et d’autre part, souligné l’accompagnement de la plateforme par d’autres actions visant à la formation, au renforcement des capacités opérationnelles, à la révision des lois, à l’harmonisation des structures et à la création de mécanismes de coopération juridiciaire régionale. A ses dires, seule une véritable appropriation et une mise en œuvre sur le terrain pourront contribuer l’établissement et le renforcement des cadres juridiques et institutionnels.
A l’en croire, cet atelier revêt une très grande importance pour des raisons internes au G5 Sahel, mais aussi pour des raisons de politique internationale. C’est pourquoi dira t-il, cet atelier vient à la veille de trois événements importants à l’échelle internationale. Il s’agit de : l’édition 2015 du Forum international de Dakar sur la paix et la Sécurité en Afrique, qui aura lieu le 09 et 10 nombre 2015 ; la prochaine réunion prévue à Malte entre l’Europe et l’Afrique sur l’immigration clandestine ; la réunion des experts du G5 Sahel et de l’Union Européenne prévue prochainement à Bruxelles. Il a fait comprendre que le document validé qui sera produit va non seulement témoigner du dynamisme qui règne au sein de la jeune organisation, mais également participer au renforcement de sa crédibilité sur le plan international et à la prise de conscience par les autres acteurs internationaux de l’importance et du rôle qu’elle doit jouer sur les plans de la sécurité régionale et internationale.
Le Point fort du G5 Sahel résulte d’une volonté politique au sommet des Etats pour renforcer la sécurité et de faire de cet espace Sahélien « un espace de sécurité, de liberté et de prospérité ».
A l’entame de son discours d’ouverture des travaux, le ministre de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine, non moins ministre de tutelle du G5 –Sahel au Mali, Cheickna Seydi Ahamady Diawara, a fait savoir que l’importance d’une étroite coopération régionale pour la sécurité et le développement au Sahel et ses implications pour la stabilité en Afrique et au-delà font aujourd’hui l’unanimité. Selon lui, cette situation se traduit par une grande mobilisation des partenaires au développement et la multitude des initiatives pour aider les pays de la sous-région à renforcer leur coopération et à affronter les défis transfrontaliers du Sahel en matière de sécurité et de développement. Selon le ministre de tutelle du G5 sahel au Mali, l’espace de coopération regroupe la plus grande concentration des menaces contre la paix, la sécurité et le développement.
Pour le ministre Diawara de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine, la zone du G5- Sahel est confrontée à une situation marquée par des défis sécuritaires croissants et variés sur fond de narco- jihadisme, d’insécurité urbaine et périurbaine, de criminalité transnationale organisée, de conflits armés, de dégradation du tissu économique et d’instabilité politique. Selon lui, l’une des principales difficultés pour relever le défi réside, entre autres, dans la faiblesse de mécanismes de coordination intra et inter Etats ainsi que dans l’insuffisance des ressources humaines, matérielles et techniques des forces de défense et de sécurité. Aussi fera-t-il que les ministres en charge de la sécurité du G5 Sahel ont décidé, lors de leur première conférence tenue à Nouakchott le 21 mai 2014, de créer une plateforme de coopération en matière de sécurité au profit des Etats membres afin « de permettre la mise en œuvre d’un réseau intégré d’échanges d’informations à caractère de formation des acteurs dans les domaines de la sécurité et de la gestion des frontières ».
Le Ministre de la Coopération Internationale et de l’Intégration Africaine a entretenu l’assistance sur la cadre de l’ONUDC et de ses travaux réalisés. Au titre de l’accord sur l’organisation et le fonctionnement de la plateforme de coopération, le ministre Diawara a précisé que l’ONUDC a soumis le 15 juillet 2015 un projet en la matière au secrétariat Permanent du G5 Sahel qui s’est chargé de sa diffusion aux Etats concernés pour l’observation.
En ce qui concerne le soutien en équipement et en renforcement des capacités, l’ONUDC a organisé des missions dans les Etats concernés pour évaluer les besoins des coordinations nationales de la plateforme de coopération en matière de sécurité, a mentionné Diawara.
Durant ces deux jours, les trente participants vont se pencher sur les propositions relatives aux deux volets couverts par la mission de l’ONUDC, les domaines de sécurité sur lesquels la coopération va porter ; la gestion des systèmes d’information et de communication dans le cadre de la plateforme ; l’accréditation des agents de liaison et toutes autres questions importantes. La clôture des travaux est prévue ce mercredi 7 octobre aux environs de 17 heures.
Jean Goïta