Le verdict du jugement qui oppose la Fédération nationale des artistes du Mali au Patronat du Mali doit tomber aujourd’hui. Les artistes reprochent au patronat malien d’avoir attaqué en justice le décret sur l’élargissement des droits d’auteur à certains artistes. Les leaders de fédération des artistes du Mali craignent l’issue du procès qui, selon eux, risque d’être tronquée par des magistrats à la solde du patronat du Mali.
Les leaders de la fédération des artistes du Mali (FEDAMA) ont animé une conférence de presse, le Mercredi 07 Octobre 2O15 au Café des Arts du palais de la Culture afin de dénoncer ce qu’ils appellent « le comportement des magistrats maliens qui veulent leur voler leur victoire au profit du patronat malien concernant le procès marathon qui leur oppose à propos des droits d’auteurs ». Selon M’Baye Boubacar Diarra, l’un des leaders de la FEDAMA, le litige qui oppose le patronat à la Fedama concerne la survie de la culture malienne et la justice malienne est entrain de sombrer le bateau de la culture malienne à cause de la criante corruption qui la caractérise.
Il ajoutera que l’esprit ‘’Malikura’’ tant chanté par le président de la République tarde à se réaliser à cause de cette justice qui n’a pas évoluée et qui reste gangrenée par la corruption. « Si nous perdons le procès, c’est la culture malienne qui disparaitra de la scène et nous ne nous laisserons point faire. On ne demande rien que de nous mettre dans nos droits avec les téléphones et ordinateurs, les musiques des artistes résonnent dans ces appareils et les artistes ne perçoivent rien, nous réclamons la part des artistes auprès des opérateurs de téléphonie du Mali », met en garde M’Baye Boubacar Diarra.
Très en colère, le producteur de musique malienne explique la culture est en train de mourir à petit feu a cause des pratiques malsaines. « Le président de la République ainsi que 11 ministres de son gouvernement ont apposé leur signature sur le décret afin que les artistes maliens puissent vivre de leur art. C’est cette même décision qui a été attaquée par le patronat et les juges véreux leur ont donné raison lors d’un premier jugement », ajoute-t-il. Avant d’inviter tous les artistes à remplir le prétoire de la cour suprême de Bamako aujourd’hui (le jeudi 08 Octobre 2015 à partir de 08 Heures) pour être le témoin oculaire de la sentence finale qui sera rendue par les juges.
« Si les juges détournent notre victoire en défaite, on mettra le feu au tribunal. Dans ce pays où nous nous trouvons actuellement, il faut le mettre à sac et à sang pour qu’on vous prenne au sérieux et les artistes n’hésiteront point si on leur vole leur victoire » avertit M’Baye Boubacar Diarra.
Pour rappel, les artistes maliens réclament une perception de 500 F CFA par carte SIM activée aux artistes maliens, soit 8 milliards F CFA (5 milliards par Orange et 3 milliards par la Sotelma-Malitel) en guise de droits d’auteurs pour l’utilisation de leurs musiques dans les mémoires des téléphones. Le décret a été attaqué par le Patronat qui juge la somme à payer exorbitante.
Moussa Samba Diallo