Le 07/10/2015 à 17:09:00 | Mis à jour le 07/10/2015 à 19:00:25 | 15 CommentairesVendredi, à Troyes, le Mali doit rencontrer le Burkina Faso en match amical mais il n'est pas certain que cette rencontre se déroule normalement en raison de griefs des joueurs envers leur ministère des Sports.
Les Aigles du Mali ont décidé de mettre la pression sur leurs dirigeants et sont prêts à déclarer forfait si certaines revendications (primes non payées, professionnalisation de l’encadrement…, ndlr) n’aboutissent pas. «En fait, explique Brahim Thiam, l’ancien international malien, il y a une accumulation de choses qui ne vont plus.»
En cause? Le ministère des sports qui n’a pas respecté ses engagements. «Même la préparation des U20 avant la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande avait été désastreuse, poursuit-il. Il y a aussi les primes non payées du dernier match contre le Bénin, l’amateurisme qui entoure l’équipe.» Le staff est ainsi arrivé en France avec un ostéo en moins. Non payé après le choc au Bénin, il a refusé de rejoindre la sélection. Thiam toujours : «Les maillots ne sont pas floqués et il n’y a pas un membre de la fédération ici donc on ne sait même pas qui va payer ces flocages. Ça me rappelle mes débuts en 1997.»
«Je comprends les joueurs, ils ne revendiquent que leur dû.» (Alain Giresse)
Alors que certains joueurs (Ngolo Kanté, Djibril Sidibé, Yaya Sanogo, Bryan Dabo...) sont pistés, les Maliens attendent du changement. «Comment attirer des joueurs dans ces conditions? Ça doit changer. On ne doit pas faire du neuf avec du vieux mais vraiment changer car il y a du potentiel. On veut vraiment faire évoluer les choses.» Alain Giresse, l’entraîneur de l’équipe, ne dit pas autre chose : «Je comprends les joueurs, ils ne revendiquent que leur dû.»
Fousseni Diawara, ancien défenseur stéphanois devenu le manager de l’équipe, livre une analyse identique. «Ce sont des jeunes joueurs qui sont ambitieux. Nous, on n’a jamais fait grève et pourtant on a vécu des conditions difficiles mais je les comprends. Ils veulent aller loin, aller à la CAN, aller à la Coupe du monde. Ils arrivent, il n’y a pas l’ostéo, les équipements ne sont pas là… Ce n’est pas possible. Ils ont décidé par eux-mêmes. C’est une forme d’ambition.» Troisièmes de la Coupe du monde des moins de 20 ans, les Aigles ont l’ambition (et le potentiel) de grandir. Ils attendent maintenant un geste des autorités.