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Mouvement Vert-Jaune-Rouge s’insurge contre les rackets routiers
Publié le jeudi 8 octobre 2015  |  Mali Demain
Marche
© aBamako.com par as
Marche du mouvement "Vert Jaune Rouge"
25/09/2012. Marche de la Place de l`Independance en direction de l`Ambassade des Etats-Unis et de la Primature




Dans une lettre adressée au Président de la République, le mouvement : « Vert-Jaune-Rouge », alerte le premier magistrat sur la corruption qui gangrène les forces de sécurité, en l’occurrence : La Police Nationale. Lisez plutôt !

« Monsieur le Président, dans un pays où on peut corrompre un policier avec 500 FCFA, c’est la porte ouverte à toutes les dérives.

Monsieur le Président de la République du Mali, c’est avec un cœur meurtri et avec beaucoup de tristesse que nous avions décidé de porter à votre connaissance ce que vous savez déjà : « La possibilité de corrompre un policier malien avec 500 FCFA ».

Monsieur le Président de la République, c’est en notre qualité de citoyens maliens humiliés au quotidien par le comportement de la plupart de nos policiers que nous avons décidé de vous écrire.
Nous sommes révoltés…
Nous ne sommes pas dans une délation, parce que les faits sont suffisamment connus de tous. Nous ne sommes pas aussi dans une démarche de dénigrement de notre police nationale. Mais, révoltés et humiliés, nous avons décidé de crever l’abcès en vous demandant d’agir.
Proportions inquiétantes de la corruption

Monsieur le Président de la République, la corruption des fonctionnaires de la Police Nationale, que certains ont injustement qualifiée de « petite corruption », a atteint aujourd’hui des proportions inquiétantes dans notre pays.

Souvent les citoyens ont l’impression que les fonctionnaires de la Police Nationale sont originaires d’une autre planète, tant certains de leurs actes dépassent tout entendement.

Monsieur le Président de la République, combien sont les fonctionnaires de la Police nationale qui savent que depuis le 26 juillet 2010, le Décret n° 10-395/P-RM, Portant Code de déontologie de la Police Nationale, a été adopté.

Le citoyen malien a malheureusement l’impression que les fonctionnaires de la Police Nationale ignorent l’existence de ce décret, tant certains d’entre eux se croient investis d’une mission de « boutiquier véreux », préoccupés par des stratégies de dépouillement de ceux qu’ils sont censés protéger.

Monsieur le Président de la République, quel que soit la part de notre contribution à titre d’impôt que vous réservez pour le salaire des fonctionnaires de la Police Nationale, il est regrettable et de plus en plus inadmissible, le « Kotéba » quotidien où les sortants de l’école de police, ravissent la vedette aux sortants de l’Institut National des Arts (INA).

L’heure est grave

Monsieur le Président l’heure est grave. Le fléau a aujourd’hui atteint des proportions où le fonctionnaire de la Police Nationale préfère sa poche au Trésor public en termes de contraventions. Or, il est clairement dit dans l’alinéa 1er de l’Article 7 du Code de déontologie de la Police nationale que : « Le fonctionnaire de Police Nationale doit être loyal intègre et impartial envers les institutions républicaines ».

Monsieur le Président de la République, contrairement à l’Article 8 du même Code qui dit que « Le fonctionnaire de la Police nationale s’abstient en public, en tout temps et en toutes circonstances, de tout acte ou propos de nature à porter atteinte à l’image de la corporation ou à troubler l’ordre public », nous assistons à longueur de journée à des faits qui portent atteinte à l’Ordre public, dont les auteurs sont des policiers. Pour mémoire, nous rappelons l’affaire du policier de la SOTRAMA à Kalaban-Coura, ayant provoqué mort d’homme.

L’article 9 du code de déontologie interdit « le Bakchich »

Monsieur le Président de la République, en son Article 9, le Décret portant Code de déontologie de la Police Nationale, rappelle au fonctionnaire de la Police Nationale qu’ « Il lui est formellement interdit de solliciter ou de recevoir, directement ou par personne interposée, même en dehors de ses fonctions mais en raison de celles-ci, des dons, gratifications ou avantages quelconques ».

Monsieur le Président, nous rappelons que cet article est permanemment violé au Mali sur nos routes. Au vu et au su de tous, le fonctionnaire de la Police Nationale ne « sollicite pas », mais exigence que le citoyen paye, souvent pour une infraction qui n’existe que dans l’esprit du policier.

Monsieur le Président, vous avez l’obligation d’agir. Dans un pays où on peut corrompre un policier avec 500 FCFA, c’est la porte ouverte à toutes les dérives.

Appliquer l’article 6…

Donnez des instructions fermes à qui de droit, afin que l’Article 6 du Code de déontologie de la Police Nationale qui dispose que « Tout manquement du fonctionnaire de Police Nationale aux devoirs et à l’honneur l’expose à une sanction disciplinaire, sans préjudice, le cas échéant, des peines prévues par la loi pénale », soit appliqué dans toute sa rigueur.

Monsieur le Président, vous avez l’habitude de dire « Dura lex, sed lex ». C’est à ce seul prix que la Police Nationale sera à l’abri de tout reproche et de tout soupçon.

Monsieur le Président de la République, le malheur du Mali est que ce comportement déviant est observé sur nos routes chez les gendarmes, les douaniers et les agents des eaux et forêts.

Au nom du bonheur et de la dignité des maliens, intervenez.

Yagaré Baba Diakité

Président du Mouvement Vert-Jaune-Rouge
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