Paris réagit enfin à propos de l’arrêté ministériel polémique qui laisse supposer que des troupes militaires françaises auraient opéré à l’intérieur du territoire algérien dans le cadre de l’opération Barkhane.
Le ministère français des Affaires étrangères a affirmé, hier, à El Watan que les ministères signataires du texte ont décidé de le retirer. Effectivement, le ministère de la Défense a publié sur son site internet un rectificatif, mis en ligne dans la soirée de mardi. «Les trois ministres signataires ont décidé de retirer cet arrêté dont l’objet est exclusivement de régir la situation indemnitaire des militaires français mais qui était entaché d’une erreur matérielle en cela qu’il définissait son champ d’application géographique», lit-on sur la petite réponse, soignée et nuancée, du département de Jean-Yves Le Drian.
Cela confirme, du moins pour l’instant, l’hypothèse de l’«erreur matérielle» qui aurait désigné l’Algérie parmi la liste des pays africains où des soldats français sont présents. Néanmoins, ce mea-culpa n’a aucune valeur juridique avant qu’il ne soit transcrit et publié sur le Journal officiel de la République française. Il se peut même que cette réaction des autorités militaires françaises soit une simple stratégie d’enfumage informationnel afin de faire oublier cet arrêté. Il faut donc rester prudent.
Et même avec le retrait de l’Algérie, en bonne et due forme, de la liste des pays concernés par Barkhane, rien ne dit que les soldats français n’ont jamais foulé le sol algérien. Alger doit donc, à son tour, réagir sur ce sujet auquel l’opinion nationale est très sensible. C’est une affaire de non-dits qui doivent être clarifiés tant que cela sert l’intérêt général.
Samir Ghezlaoui