Ouverts, le lundi dernier, les travaux de la 4e session ordinaire de l’Assemblée nationale du Mali étaient présidés par son président, Issiaka SIDIBE qui dans son discours est revenu sur certains faits marquants de l’année en cours.
Plus d’une quarantaine de projets de loi sont inscrits au programme de cette session dite budgétaire dont l’ouverture des travaux s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, des notabilités traditionnelles et religieuses du pays, des représentations diplomatiques, des élus de la nation, entre autres.
C’est par le coup de marteau que le président Issiaka SIDIBE a ouvert la session qui s’en est suivi de son discours d’ouverture. Dans lequel, l’honorable Issiaka SIDIBE a rappelé que cette rentrée parlementaire se tient dans un contexte difficile pour notre pays, marqué par le drame survenu à La Mecque qui a fait de nombreux morts, pour lesquels, il s’est attristé et a demandé l’observation d’une minute de silence en leur mémoire. De même, l’honorable président de l’AN a souhaité prompt rétablissement aux blessés.
Le contexte de la session, a souligné le président Issiaka SIDIBE, c’est aussi le report des élections communales, régionales et du District de Bamako à une date ultérieure, en raison de l’insécurité dans certaines zones des régions nord du pays.
Pour l’honorable SIDIBE, c’est une sagesse décision que le gouvernement a prise et il s’en est félicité tout en souhaitant que les motifs pour lesquels, le report a été décidé, soient résolus le plus rapidement afin de permettre au processus d’aller à son terme.
« Nous osons espérer que les conditions idoines seront rapidement réunies pour la reprogrammation desdites élections dans les meilleurs délais et conformément à nos engagements», a-t-il espéré.
Aussi, le N° 1 du Perchoir a profité de l’occasion pour renouveler une fois de plus l’attachement de l’Assemblée nationale à l’Accord de paix et de la réconciliation, signé les 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako, dont son application, peut permettre, a-t-il estimé, à l’ensemble de la sous-région de retrouver la paix, la stabilité et la prospérité. C’est fort de cette nécessité qu’il a sollicité l’accompagnement et le soutien de la Communauté internationale à faire respecter le contenu de cet Accord de paix.
« Je voudrais inviter l’ensemble des parties afin qu’elles participent pleinement aux travaux du Comité de Suivi et s’investissent pour la mise en œuvre rapide de l’Accord afin d’alléger les souffrances des paisibles populations et créer les conditions favorables à leur épanouissement », a lancé l’honorable SIDIBE aux parties pour le respect du document dont dépend la paix et la sécurité au Mali.
Par ailleurs, a-t-il fait savoir, l’atteinte des objectifs de développement dans notre pays passe également par la lutte contre la corruption et l’impunité.
Le président de l’Assemblée nationale, dans son speech, a fait un plaidoyer auprès du gouvernement en l’invitant de mettre en exergue le combat contre ces fléaux au Mali. Et, l’Assemblée nationale du Mali, selon son président, est déterminée à jouer son rôle dans le contrôle de cette action gouvernementale.
Les grandes lignes du programme
La session est également l’occasion, selon le président de l’Assemblée, pour les députés de se prononcer sur l’examen et l’adoption de textes intéressants la vie de la nation et le bon fonctionnement de l’État. À cet égard, il dit avoir un programme largement bien fourni avec l’examen et l’adoption des projets et propositions de loi.
Ainsi, en plus du projet de Loi de finances 2016, plus de 44 autres projets et propositions de loi sont au rôle de l’Assemblée nationale. Parmi lesquels figurent en bonne place les projets de loi relatifs à la procréation médicalement assistée, à la concurrence et à la ratification des conventions de non double imposition entre le Mali et le Maroc, de même qu’avec la Principauté de Monaco; les projets de loi de ratification des ordonnances prises en vertu de l’habilitation législative relative: à l’adhésion de la République du Mali à la Convention relative au statut des apatrides, adopté par la Conférence des Nations Unies, réunie le 28 septembre 1954 à New York ; à l’adhésion de notre pays à la Convention sur la réduction des cas d’apatridie, adoptée par la Conférence des Plénipotentiaires, réunie à New York, le 30 août 1961 ; à la modification des annexes de la loi portant Statut général des militaires ; à la modification du code général des impôts.
Le point le plus houleux va certainement être le renouvellement de certains instances et organes de travail de l’Institution. Compte tenu des enjeux du processus, le député en chef a appelé ses pairs à l’apaisement et au respect du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
« Il m’est agréable d’inviter les différents Groupes parlementaires à prendre toutes les dispositions afin que ces renouvellements se passent dans les meilleures conditions. Je voudrais, à ce niveau, rappeler les dispositions de notre Règlement intérieur qui stipule que l’élection des membres du bureau a lieu en s’efforçant de reproduire au sein du Bureau la configuration politique de l’Assemblée nationale », a souligné l’honorable SIDIBE.
Par ailleurs, dans la dynamique de son renforcement, l’Assemblée nationale, sous le leadership de son président, a eu à renouer des actions de coopération avec plusieurs pays amis de notre pays. Ces actions, sans faire le bilan, ont permis d’engranger de nombreux résultats, a-t-il soutenu. C’est grâce à cette coopération que l’Assemblée nationale a pu participer à toutes les rencontres statutaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), de l’Union des Parlements africains (UPA), de l’Union Parlementaire des États membres de l’OCI (UPCI) et de l’Union Interparlementaire (UIP), a-t-il relevé.
Pour l’occasion, le président de l’AN a eu l’honneur d’annoncer que le choix a été porté sur notre pays pour abriter l’Assemblée régionale Afrique de l’APF en mai 2016 et la Conférence annuelle de l’UPCI en janvier-février 2017 à Bamako. Pour lui, ce sont là des mesures de confiance qui témoignent de la vitalité de notre diplomatie parlementaire.
Par Sikou BAH