Informée de la menace terroriste, la hiérarchie militaire est accusée de n’avoir pas écouté les complaintes des hommes sur le terrain lors de l’attaque sanglante de Sévaré.
Quelques mois après l’attaque terroriste de la ville de Sévaré, l’heure est aux révélations. Et les causes profondes de la facilité avec laquelle les terroristes ont pu s’infiltrer sont à rechercher dans la négligence de la hiérarchie militaire.
Il nous est revenu qu’au moment où les Forces de libération du Macina multipliaient les attaques dans la région de Mopti, des plans de riposte ont été proposés à Bamako. Confrontés à un problème de logistique, les hommes sur le terrain avaient exprimé des besoins qui n’ont jamais eu de suite.
Au regard de l’immensité du terrain et du mode opératoire des assaillants, les FAMa avaient juste besoin d’appui notamment de bateaux sur le fleuve Niger pour barrer la route aux jihadistes. Ce qui n’a pas été pris en compte par les politiques qui ont préféré minimiser les doléances et la menace. Pis, des conflits de compétence entre forces sur le terrain dans la région ont eu pour conséquence le manque de coordination.
Dans cette vaste zone, les patrouilles étaient rares et quand elles se déroulaient, il était difficile d’atteindre en si peu toutes les cibles terroristes. Les renseignements qui devraient être mises en avant ne bénéficiaient pas de toute l’attention nécessaire de la hiérarchie militaire à Bamako. Les rapports sur la menace n’ont jamais pu attirer l’attention des autorités militaires compétentes.
Révélation troublante : entre le commandement dans la région de Mopti, l’état-major général des armés, le ministère de Défense et Koulouba, le fossé est grand. Ce qui a joué sur l’efficacité du travail sur le terrain, car les forces armées et de sécurité se contentaient des moyens du bord pour résister aux Forces de libération du Macina visiblement imprégnées des failles du dispositif sécuritaire.
En tout état de cause, nombreux sont les responsables militaires dans la région de Mopti qui dénoncent en sourdine la légèreté de la hiérarchie qui ne répond plus aux doléances de la troupe sur le terrain.
Alpha Mahamane Cissé