Le monde, dans son entièreté, a vécu, tel dans un film apocalyptique, des moments d’intense émotion, suite à la bousculade meurtrière qui aurait fait plusieurs centaines de victimes. Deux semaines après, on en sait davantage sur les circonstances éprouvantes de la mort de certains pèlerins, même si la cause à l’origine de ce séisme humain est encore scellé à la boule de gomme.
Images insoutenables, familles endeuillées, autorités bouleversées, ainsi se présentait le décor à l’annonce de la mort tragique de pèlerins, lors de cette expédition 2015 qui aura battu le record d’affluence sur les terres saintes. Le rêve était grand .Et cette grandiloquence se mesurait à l’aune des nombreuses attentes des familles qui virent partir les leurs à l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam. Mais grande a été également l’émoi et la consternation qui en ont découlé. De mémoire de terrien, c’est la deuxième fois que ce genre de drame se produit en terre sainte, après celui de 1990 où il eut plus d’un millier de victimes.
Celui de 2004 aurait fait près de 400 morts. Pour ce Hadj 2015, c’est moins le décès des hominidés musulmans, étant tous mortels, que les circonstances dans lesquelles cela s’est produit qui donne froid dans le dos .Et dire que ce drame, eu égard aux moyens colossaux à disposition du royaume saoudien, pouvait être évité .Mais les conditions élémentaires de préservation de la vie humaine , pourtant sacrée, ont fait défaut, plongeant le monde entier dans un épisode cauchemardesque. Ce faisant, après l’émoi, place à la dure réalité des récits .De ceux-ci, on en saura davantage sur l’atrocité de la mort qui a été celle de certains pèlerins.
La bousculade qui eut lieu entre Mina et la Mecque a fait certes ses premières victimes, mortes par étouffement et piétinement. Mais d’autres pèlerins, face au défi de la mort se seraient retranchés sur les cimes des bâches déployées dans la vallée de Mina. Une solution circonstancielle qui ne dura que quelques temps, d’autant que sous le poids de la masse de pèlerins, les poutres des bâches cédèrent. C’est alors que, certains pèlerins, dans la panique générale, se seraient agrippés à des fils électriques pendant dans les environs .
S’en suivit une électrocution à grande échelle qui carbonisa bien de corps. Le ministre des affaires religieuses et des cultes, Thierno Amadou Oumar Hass Diallo, en a d’ailleurs fait cas dans une récente sortie médiatique. Toute chose qui rendit extrêmement difficile l’identification des corps. Mais pour les pèlerins portés disparus, l’espoir est encore permis, car certains hôpitaux saoudiens commencent à livrer des informations au sujet de certains de leurs patients.Gardons donc toute notre foi en cette douloureuse circonstance. Que l’âme des défunts repose en paix. Amen !
Amadou SANGHO