Le gouvernement a décidé de prendre à bras le corps le problème de loyer au Mali, un mal qui ronge, à petit feu, les locataires mais qui nourrit les propriétaires de maisons.
Le gouvernement Modibo Kéita, à travers le ministère du Commerce et de l’Industrie, a décidé de s’attaquer à un « serpent de mer » : le problème de loyer au Mali. Avoir un loyer, à l’heure actuelle, au Mali n’est pas difficile. A condition, toutefois, de sortir beaucoup d’argent. Et c’est là le problème. Une règlementation existe dans le domaine de location de maison ; et qui définit les différents prix à payer en fonction du type de maison et de l’usage qu’on veut en faire. Mais ces textes, ne sont pas appliqués. Du coup, les prix sont fixés par les propriétaires de maison qui en font selon leur bon vouloir.
Depuis quelques années, les prix des loyers ont pris l’ascenseur au grand désarroi de ceux qui souhaitent avoir un toit où se loger… en attendant, un jour de pouvoir, eux-aussi, se construire un chez-soi. Pire, la caution à payer avant d’aménager, devient problématique tant elle est élevée. Souvent même plus que le loyer à payer. Pendant que les propriétaires de maison s’engraissent, leurs locataires maigrissent jour après jour. Le souci de loyer à payer en fin de mois, est devenu une question de santé publique. Beaucoup en tombent malades, rongés par l’anxiété, le stress…
Pour le gouvernement, il faut faire quelque chose. Et maintenant. L’ancien texte, enfermé dans les tiroirs, va être sorti des placards et mis à la lumière. Mieux, il sera réexaminé pour corriger ses lacunes, pour une meilleure application.
Une information qui va, certainement, réjouir les locataires. Mais ce sera une pilule difficile à faire avaler aux propriétaires de maison. Et c’est là le problème. Une chose est d’avoir la loi. Une autre, c’est de la faire respecter.
Au Mali, prendre une décision, voire voter une loi, est la chose la plus facile. Mais, la faire respecter, est la plus difficile. La preuve par quatre : l’anneau Sotrama, est une décision que les populations avaient acquis en son temps avec grande joie, espérant voir une meilleure fluidité dans la circulation dans le district. Où en est-on avec cette décision prise ?
Une autre décision visait le déguerpissement des principales artères de Bamako. Où en est-on ? Une décision appelait à interdire la circulation des voitures non-immatriculées. Où en est-on ? Le port obligatoire du casque pour motocycliste assorti d’une obligation de permis de conduire, est une décision du gouvernement. Où en est-on ? Alors, une règlementation du loyer d’habitation, va aboutir à quoi ? C’est la grande interrogation.
Tiémoko Traoré