C’est un scenario digne d’un film hollywoodien qui s’est produit au poste de police du camp I de la gendarmerie nationale dans la nuit du vendredi au samedi 10 octobre 2015. Ils sont 9 prisonniers à s’être fait la belle dont 3 ex-putschistes proches du célèbre prisonnier, le Général quatre étoiles, Amadou Haya Sanogo. Selon des sources sécuritaires proches de l’enquête, les évadés ont forcé le cadenas de leur cellule à l’aide d’une barre de fer et un PM, tous introduits de l’extérieur.
Pour ceux qui ont visionné le film Hollywoodien « Prison Break », le scenario qui s’est produit au camp I ressortirait d’un fait banal. Un groupe de militaires en détention au poste de police du camp I de la gendarmerie nationale sont parvenus à forcer le cadenas de leur cellule avant de mettre les voiles. Ils sont au total neuf (9) évadés dont sept (7) militaires, un (1) élève inspecteur et un (1) civil. Il s’agit des capitaines Mamadou Alassane Maïga, en service à la Direction centrale des services de transmission des armées, Yacouba Kodio, instructeur à l’Emia de Koulikoro, l’élève inspecteur Souleymane Doukara, le Sergent-chef Thierry Diarra. Ces quatre sont tous sous mandat de dépôt du juge d’instruction dans l’affaire de tentative de coup d’Etat de juillet dernier. Les soldats de première classe Rubain Diarra et Monzon Thiénou, eux, sont sous mandat de dépôt pour assassinat et vol qualifié. Le soldat deuxième classe Nouhoum Djibo, lui, est écroué pour vol de moto. Quant au Caporal Sékouba Traoré, il est poursuivi pour assassinat. Le seul civil de la bande, Boubacar Touré, est en prison pour évasion au 13ème arrondissement de Bamako.
Notre source précise que dans leur cellule, il y avait un inspecteur de Police répondant au nom d’Ousmane Fané. Ce dernier n’a pas voulu suivre les fuyards. Il a préféré rester en cellule. C’est ce dernier qui donna plus de précisions aux enquêteurs. C’est ainsi qu’il leur apprend que les évadés ont bénéficié d’une aide extérieure. Cette aide était une barre de fer avec laquelle, ils ont forcé le cadenas de la cellule, mais aussi une arme (un PM à crosse rabattable). En sortant, ils ont pris le soin de neutraliser un garde qui dormait à l’intérieur du poste, sans préciser s’il a été tué ou pas. Ensuite ils se sont dirigés vers l’entrée principale du camp où ils braquèrent et désarmèrent la sentinelle de faction. Ce qui fait deux PM en leur possession.
Ceux qu’on peut qualifier d’évadés spectaculaires se sont enfuis à bord de deux véhicules et d’une moto volés. Les deux véhicules, nous renseignent notre source, appartiennent au Chef d’escadron Salif Mallé et à l’Adjudant Mohamed Sangaré. La moto Djakarta appartient à un pauvre enseignant domicilié au quartier Hamdallaye en commune IV du district de Bamako.
Notre source affirme également qu’ils sont rentrés en contact avec le chef d’escadron Salif Mallé par les soins du même Mamadou Alassane Maïga qui, vraisemblablement, est le cerveau de la bande. Ils l’auraient rassuré de lui rendre sa voiture très bientôt.
En attendant, les enquêtes sont en cours pour les retrouver mais aussi pour savoir qui les a aidés à se procurer une barre de fer et un pistolet-mitrailleur. Pour cela, tous ceux qui étaient de garde cette nuit là, auraient été entendus à la SE pour les besoins de l’enquête. A suivre.
Harber MAIGA