Le débat sur le scandale financier des 1000 tracteurs aux paysans maliens qui éclabousse une fois encore le gouvernement malien et le président IBK donne l’occasion de revisiter un certain nombre de scandales commis sous différents régimes et d’en faire des comparaisons. Il en découle que les gouvernements successifs du président IBK ont ravi la vedette à tous les précédents régimes dans des domaines où la performance de ce niveau n’est pas recommandée.
L’affaire « de l’engrais frelaté » qui défraie actuellement la chronique et déchaîne les passions n’est qu’un des nombreux scandales d’Etat sous le président IBK. Dans le scandale des 1000 tracteurs du président de la République, les protagonistes se lancent des pierres et réfutent les arguments des parties adverses. Lorsque le Parti pour la Renaissance nationale accuse, le ministère du développement rural et le Groupe Toguna s’inscrivent en faux en parlant « d’affirmations gratuites, légères et calomnieuses ».
Dans tout ce méli-mélo, qui dit donc la vérité ? Il y a lieu de se pencher sur les cas de délinquance financière dans notre pays depuis le renouveau démocratique. Il faut d’abord reconnaître pour l’histoire et pour la postérité que les scandales politico-économiques ne sont pas l’apanage du seul président IBK au Mali. L’histoire renseigne, outre les perturbations de stabilité politique enregistrées entre les premières heures de l’indépendance et le début du renouveau démocratique dans notre pays en 1991, que des scandales politico-économiques ont eu lieu dans le pays.
De 1992 à 2015, le pouvoir d’Etat est partagé entre trois hommes politiques : le professeur Historien, Alpha Oumar Konaré, l’officier de l’Armée redevenu civil Amadou Toumani Touré et l’Administrateur Sorbonnard Ibrahim Boubacar Kéita. Sous le régime du président Alpha Oumar Konaré, de sales affaires collent à la peau de ce dernier. Car la corruption sous son règne s’est érigée en mode de gouvernance.
Mais l’homme a eu le courage d’engager la lutte contre ce fléau avec la mise en place du fameux Kokadjé. Sous ATT, la corruption a pris une autre proportion. Le Mali, à la surprise générale des Maliens, regorgeait assez de milliardaires. Avec une gloutonnerie qui a poussé les barons de ce régime à s’accaparer même des logements sociaux pour leur maitresse. Sans parler de l’affaire Air Cocaine, qui ternit l’image du Mali à l’échelle internationale.La brèche du coup de force de 2012 avec la bande au capitaine Amadou Haya Sanogo, c’était le gaspillage à outrance.
Le coffre-fort du pays se trouvait de facto à Kati et non à Bamako. Le trésor n’avait plus sa raison d’être, car avec les armes, les militaires dictaient leur loi. De ce fait, on voulait donc tourner la page de la transition, qui avait deux Chefs exécutif si l’on peut le dire. Le pouvoir de l’autoritarisme et de la délinquance financière à Kati, quant à Bamako avec le Professeur Dioncounda Traoré, c’était le silence radio total. Mais avec des faveurs à couper le souffle aux proches parents et amis.
L’imbattable Ibrahim Boubacar Kéita
En termes de statistiques et d’impacts criminels, le régime d’IBK a été celui de tous les records. Les affaires scandaleuses sont nombreuses et variées. Comme un athlète aux jeux olympiques, IBK a mis la barre haut au point d’être assurément imbattable. Les affaires qui reviennent fréquemment à l’esprit sont : L’achat de l’avion présidentiel, affaires des engrais hors normes, l’octroi des marchés de gré à gré et maintenant affaire des 1000 tracteurs.
Chaque fois que des projets de construction de route sont lancés, il n’est pas rare d’entendre les populations dénoncer les méthodes peu orthodoxes des procédures de passation de marchés et les montants chiffrés. Le nombre des affaires scandaleuses sous IBK en deux ans de gestion du pouvoir, cité supra, n’est pas exhaustif. D’autres échappent à la mémoire en ce laps de temps.
En termes d’impacts sur les Maliens, on peut convenir que ces gâchis sont à l’origine des peines qu’endure le pays à atteindre une croissance à 2 chiffres. C’est vrai, chacun porte ses dessous. Seulement, ils ne sont pas tous du même éclat.
Paul N’GUESSAN