La réforme de la Justice malienne fait partie du programme de gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Kéita qui a réitéré son engagement à assainir ce système, depuis son élection à la Présidence de la République du Mali. Comme pour joindre l’acte à la parole, le dernier conseil de Cabinet du Gouvernement, par la voix de son porte-parole, le ministre Choguel Maïga, a annoncé les couleurs de cette réforme de la justice malienne.
Il l’avait annoncée durant la campagne électorale et d’aucuns y avaient vu des promesses électoralistes et n’y croyaient peut-être pas. Mais le Président de la République qui tient à sa réforme judiciaire, qui tient absolument à assainir cette administration, à la rendre irréprochable, vient d’annoncer les couleurs le jeudi dernier à la Primature via son Premier ministre. Car tout le monde sait que sans une justice forte garantissant les libertés individuelles et collectives ainsi que les Droits de tous les citoyens, l’Etat de Droit que nous appelons de tous nos vœux sera la 25ème heure que nous attendrons toujours, mais qui ne viendra jamais (…) La justice tient une place de choix dans les institutions que nous ambitionnons de renforcer. Mais force est de reconnaître qu’en ce moment, face aux nombreux griefs qui lui sont faits et qui ne sont pas hélas toujours infondés, notre justice n’est pas au mieux de sa réputation. Ce constat montre s’il en était besoin, à quel point l’administration judiciaire est gangrenée par des maux tels que corruption, flagornerie, clientélisme… auxquels il faut mettre fin. Avec donc la réforme annoncée pour très bientôt, l’on peut dire sans se tromper que c’en est fini donc avec les jugements de complaisance, les décisions arbitraires, les trafics d’influence, les coups bas et autres coups de force que nous connaissons, à travers des rebondissements dans certains procès, et les exemples sont légion. Place désormais à une administration judiciaire propre. C’est le pari du Président IBK. Mais pour ce faire, il devrait se pencher aussi sur le cas des magistrats, car ce sont eux qui tordent le cou à notre justice. Il doit mettre les magistrats face à leurs responsabilités. Etant donné que la vocation de la justice est simple : c’est de donner raison à celui qui a raison et tort à celui qui a tort. Notre justice doit rendre des décisions et non des services. Elle doit être la même pour tous, gouvernants ou gouvernés, riches ou pauvres, sans distinction de race, de croyance religieuse, de courants de pensées philosophiques, d’origine régionale, ethnique ou de la nationalité (…) Les magistrats doivent être irréprochables dans l’exercice de leur office. Donc faire preuve dans leur travail quotidien d’une grande probité, d’une rigueur à toute épreuve et d’une droiture exemplaire. C’est seulement comme cela que nous pouvons sauver la justice malienne et que le Mali vivra en harmonie avec sa justice et redécouvrira les vertus d’un pays de paix et d’hospitalité.
Paul N’GUESSAN