Ivoiriens, Libanais, Français,… tout le monde des affaires commence à avoir peur de notre pays. De l’extérieur, ils regardent comment sont gérés ici les litiges. Le cas Bazoumana Fofana leur donne aujourd’hui l’occasion de réfléchir par deux fois avant de venir investir leur argent au Mali. Ils n’ont pourtant pas tort. Car, ce citoyen malien a été publiquement spolié de ses terres, malmené à travers les tribunaux, refoulé des bureaux de certaines autorités du gouvernement.
Bazoumana était parti voir le tout nouveau ministre de la Justice de l’ère IBK, Me Mohamed Aly Bathily, au moment de sa nomination. Ce dernier venait juste de déclarer la guerre aux spéculateurs fonciers, aux spécialistes de l’arbitraire et de l’injustice.
Bazoumana avait dans ses mains tous ses dossiers. Les services techniques du ministère épluchèrent les dossiers et conclurent qu’il fallait remettre Bazoumana dans ses droits. Mais dès que le ministre s’est rendu compte qu’il y avait des gens puissants (Me Mountaga Tall, Babou Yara,…) qui avaient leur entrée auprès de son patron, le Président IBK, Me Bathily se rétracta.
Non seulement il ne donna pas de suite à l’affaire du vieux Bazoumana Fofana, mais il prit la décision de lui fermer les portes de ses bureaux. Ordre fut même donné à son secrétariat de ne plus recevoir le vieux ” emmerdeur “. Le ministre ne savait pas sûrement que ce vieux avait énormément investi dans son pays, le Mali. Et que grâce au vieux Fofana, l’un des fleurons de l’économie malienne, l’Office du Niger, respirait un moment . Le ministre ignorait qu’il avait alors en face un gros investisseur national, un patriote attaché au développement de son pays.
Ses ennemis ont mis à l’eau son argent investi à l’Office. Ils s’en sont pris ensuite à son titre foncier, sis à la cité du Niger. Bazoumana a pris son courage des deux mains pour adresser des correspondances à toutes les Institutions de la République, aux Associations et ONG, aux Partis Politiques, etc. Aucune des Institutions n’a daigné lui répondre. C’est un citoyen, très découragé, qui décide alors de partir ailleurs. Au Sénégal, tout près, où les autorités respectent et encouragent les Investisseurs.
Non seulement dans ce pays, il y a la sécurité, mais le climat des affaires est aussi propice. A l’instar de Bazoumana, d’autres hommes d’affaires risqueraient de prendre le même chemin. Quant aux investisseurs français, ivoiriens, libanais, entre autres, qui n’ont pas encore mis les pieds au Mali, ils vont longuement réfléchir. C’est déjà une honte pour notre pays et ses autorités que de laisser partir un des nôtres, mais c’est aussi plus grave de ne rien faire pour que le climat des affaires s’améliore
B. KONÉ