Djoungani, commune rurale située à 50 km de la ville Koro, a reçu une visite macabre longtemps imminente d’assaillants qui sillonnent les lieux depuis quelques temps. Après une longue menace mainte fois signalée, ils ont finalement réussi à se manifester, Vendredi, dans le village de Douna, l’une des plus grandes localités de la commune rurale de Djoungani.
Le maire adjoint, Timothée Dara, un chrétien comme l’indique son prénom, y a dramatiquement laissé la vie. Selon nos sources, il été froidement abattu à son domicile par les assaillants, lors de leur expédition menée à bords d’une douzaine de motos scindés en deux convois. C’est l’un d’entre eux, selon des témoignages concordants, qui a ciblé le plus grand marché de bétail de la zone. Les mêmes sources rapportent que les forains ont subi des supplices et séquestrations en règle sans qu’aucun ne soit tué ou délesté du moindre rotin.
Au domicile de l’élu municipal, par contre, on dénombre deux autres civils, selon nos sources, qui confient par ailleurs que la désormais veuve de l’élu, très affectée, est en train de survivre péniblement au drame de son défunt époux à l’hôpital de Koro où l’un de leur fils est également admis avec les jambes fracassées.
Quoique conduite par des islamistes vraisemblablement apparentés à Amadou Kouffa, l’expédition présente plutôt les apparences d’un règlement de compte sur fond de litiges et de convoitise de chefferie traditionnelle.
Il y a deux semaines environ, le Cercle de Koro faisait l’objet d’une attaque similaire à la suite de laquelle tous les Maires des différentes communes ont massivement convergé vers Mopti pour rencontrer le Gouverneur de la Région et lui exprimer leurs inquiétudes quant à l’insécurité qui plane sur leurs contrées
Leurs préoccupations ont été même corroborées, au demeurant, par un signal en provenance d’autres assaillants à Wainkoro (cercle de Bandiagara), qui ont récemment échoué en voulant récidiver avec une nouvelle cible qui s’est révélée invulnérable. Ils ont dû fuir en abandonnant sur les lieux un mort puis un sac contenant un uniforme attribuable à un gendarme abattu quelques jours auparavant dans les mêmes environs de Bandiagara. Des témoins assurent même avoir reconnu l’assaillant mort, un activiste peul bien connu dans les environs.
Nonobstant tous ces indices, les autorités régionales n’ont pris qu’à la légère les sonnettes d’alarme. Les premiers renforts n’ont été annoncés qu’après l’expédition sanglante du Vendredi et serait déjà arrivés dans la zone.
Mais, pour conjurer les démons de l’indifférence, les élus s’organisent. Députés des cercles de Bankass, Bandiagara et Koro veulent joindre leurs à un collectif d’élus municipaux pour imposer aux hautes autorités la prise en compte de la question sécuritaire de leurs zones parle déploiement d’unités permanentes.
La Rédaction