Tiebilé Dramé fera mieux de sortir le débat des caniveaux pour mieux éclairer la lanterne des Maliens sur son positionnement idéologique pour dire s’ils sont sociaux démocrates ou des libéraux comme le font les leaders politiques européens ou américains.
Depuis l’élection d’Ibrahim Boubacar KEITA à la magistrature Suprême du Mali en Septembre 2013, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), présidé par Tiébilé DRAME, a fait le choix d’inscrire ses actions dans une certaine opposition « radicale ». Partant donc de ce principe, il est donc dans son rôle de critiquer la gestion du pouvoir, qu’il aspire à exercer un jour. Mais, ce qui agace l’opinion, surtout nationale, c’est la méthode du Parena qui reste accrochée à la périphérie (la forme), reléguant au second plan le vrai débat de fond. Qu’il s’agisse de l’achat d’armes pour la vaillante armée malienne au projet de 1 000 tracteurs pour les petits paysans maliens, en passant par l’achat de l’avion présidentiel, la visite du Premier ministre Moussa MARA à Kidal ou la signature à Bamako le 15 mai et le 20 Juin 2015, de l’Accord d’Alger, Tiébilé DRAME et les siens focalisent leurs critiques sur la phraséologie « qui a donné quoi ? Et qui a gagné combien ? ».
Malheureusement pour lui, l’opinion malienne n’est pas dupe et sait qui est qui. C’est pourquoi, elle ne se trompe jamais au moment du choix de son dirigeant. Le Parena gagnerait à poser les vrais débats de fond au lieu de se cramponner à la superficie des choses. En persistant dans une logique de tirer sur tout ce qui bouge, Tiebilé Dramé risque de produire l’effet contraire contre lui-même. Ici, les questions de fond se résument en deux points : la sécurisation du patrimoine foncier des exploitants agricoles et leur accompagnement à mieux maîtriser toute la filière agricole (production, transport et commercialisation). L’un comme l’autre fait appel nécessairement à deux idéologies politiques : l’organisation en mode capitaliste ou en mode socialiste ou communiste. Si le Communisme pur et dur, tel que prôné par Karl Marx, a disparu avec la disparition de l’Union soviétique, toutefois des vestiges continuent de survivre dans des pays comme la Chine. Qui a combiné le capitalisme au communisme pour donner un mode de gouvernance atypique. Il s’agissait pour le Parena d’analyser le don présidentiel à l’endroit du monde agricole suivant les grilles de l’un de ces deux modes de gouvernance. Il s’agit de dire quel est le mode d’organisation qui convient le mieux pour nos exploitants agricoles, au lieu de rester collé aux dividendes obtenus par les intervenants dans le marché. Est-ce que tous les marchés que lui-même a permis à ses directeurs financiers et matériels de passer sont exempts d’observation ? N’est-ce pas là un faux débat ? On se rappelle qu’il a été sérieusement secoué quand la section des Comptes de la Cour Suprême lui avait adressé une convocation afin qu’il s’explique sur sa gestion des ressources du Comité d’organisation du sommet France-Afrique, à la veille des élections présidentielles de 2007.
Nous allons revenir sur cette analyse politico-économique dans nos prochaines éditions.
Daba Balla KEITA