Les organisations syndicales du secteur font preuve de méthode et d’imagination dans la diversification de leurs ressources. Pour la bonne cause
Aller chercher les fonds là où ils se trouvent. Les fédérations et confédérations des conducteurs et chauffeurs routiers ainsi que des transporteurs urbains et interurbains maliens mettent une imagination particulière à appliquer ce principe. Elles vont beaucoup plus loin et récoltent infiniment plus que les organisations syndicales classiques qui vivent généralement des cotisations versées par leurs membres. Les pompes à finances des acteurs du transport routier se conforment à l’adage selon lequel les petits ruisseaux font les grandes rivières. Elles revêtent en effet une étonnante diversité de formes depuis la vente de billets de sortie à leurs membres au niveau des postes de contrôle jusqu’aux rétrocommissions obtenues sur des services rendus en passant par des postes inattendus de recette comme les rentrées publicitaires.
Le voyage au sein de ce maquis touffu est parfois surprenant, mais à tous les coups, instructif.
Commençons par un petit rappel historique pour camper les acteurs. Créée en 1996 à la Bourse du travail par le Syndicat des chauffeurs et conducteurs routiers (SYNACOR) connu sous la dénomination de Section des conducteurs de gros porteurs, la Coordination nationale des syndicats et associations des chauffeurs et conducteurs routiers réunit de tous les comités syndicaux autonomes de base des chauffeurs opérant à Bamako, à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Les textes fondateurs et notamment le préambule du statut font de la Coordination un melting pot dans lequel se retrouvent les chauffeurs et conducteurs évoluant dans tous les types de transport (taxis, camions remorques, minibus, bâchées, bennes). De ce fait, l’ensemble, dont le siège se trouve à Bagadadji Ag 20, regroupe seize associations de conducteurs représentées chacune par cinq membres. Il s’agit notamment du Synacor, des associations Charbon et bois, du Sonef et du Comité Est. Ce dernier regroupe exclusivement les chauffeurs de Sotrama , souligne le secrétaire général de la Coordination, Souleymane Diallo. Qui ajoute que les membres sont les conducteurs des minibus qui relient le « Rail da » (gare ferroviaire) aux quartiers de Banconi I et II, de Djélibougou I et II, de Fadjiguila I et II, de Moribabougou, de Sikoroni et à Koulikoro.
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