Ce n’est vraiment pas avoir la berlue que de dire que le football ségovien est en état d’alerte. Si auparavant la capitale des balazans avait droit de cité dans le cercle restreint des grandes villes sportives au Mali_ notamment dans le monde du football_ grâce à l’engagement de quelques personnes de bonne volonté, force est de reconnaitre qu’aujourd’hui elle fait pâle figure.
La région de Ségou a longtemps rivalisé avec la capitale qu’est Bamako sur le plan sportif au temps de feu Amary N’DAOU, qui n’a pas hésité à s’engager dans un inlassable combat destiné à porter remède au football ségovien et par-dessus le marché malien. Comme dans certains pays tels que la France où le club de football de la capitale, le Paris saint germain rivalise avec l’Olympique de Marseille, en Espagne entre le Réal de Madrid et le FC Barcelone, ou bien en Angleterre entre Manchester United et Arsenal , pour ne citer que ces exemples, le Biton d’Amary N’DAOU de Ségou a été l’une des meilleures équipes du Mali, pendant un bon moment, qui faisait le poids face aux puissants Djoliba Athlétique club et Stade Malien de Bamako. A la vérité, ces glorieuses périodes du football à Ségou, les ségoviens les doivent en partie au célèbre Amary N’DAO dont le nom a été donné au grand stade de la région.
Aujourd’hui le constat qui s’impose est des plus tristes : le football ségovien régresse nettement sur le plan National. Pourtant, les responsables sportifs de la région sont pour la plupart des anciens joueurs qui ont fait leur preuve, mais qui, grand paradoxe, brillent aujourd’hui par leur incapacité de réunir la jeunesse ségovienne autour d’un idéal commun. Il va sans dire que dans l’organisation, les failles ne manquent pas et le monde du football avoisine un véritable bastion de la corruption ne répondant même plus à l’attente de l’opinion publique. Mais le scandale auquel on peut crier est la division qui a fait son lit dans la jeunesse. A cela vient s’ajouter le fait que tous les dons destinés à l’entretien des terrains de sports vont dans l’antre du diable, tout comme les maillots, les ballons et autres équipements. De plus, les coupes organisées pour détecter les nouveaux talents sont presque arrêtées en raison de leur mauvaise organisation : une coupe financée à un million se boucle avec 20 000 FCFA comme valeur que l’on remet au vainqueur… Autant de comportements qui ont brisé des talents incroyables du football de la région.
L’on ne saurait boucler cet article sans dire que la jeunesse de Ségou ne mérite pas un si sombre sort. Il reste tout aussi évidant que tout cela pose une question de leadership. Une question insoluble, peut-on vraiment l’affirmer, puisqu’elle se pose à une jeunesse qui n’est pas capable de dépasser les ridicules considérations personnelles, ainsi qu’à des autorités et des structures d’encadrements de la jeunesse et des sports qui semblent avoir d’autres chats à fouetter d’où la question suivante : à quand la renaissance du Football ségovien ?