Le maire de la Commune urbaine de Yélimané et président de l’Association des maires et collectivités du cercle, Bandjoukou Dembélé, nous parle de la situation de taxe de développement régional et local (TDRL) et la récente marche de l’Association Dakakané.
Indicateur du renouveau : Il y a une polémique sur le paiement des impôts dans la Commune de Yélimané. De quoi s’agit réellement ?
Bandjoukou Dembélé : Ce problème de taxe de développement régional et local a commencé depuis fin de 2014 par la volonté d’une association dénommé Dakakané. Un nom du terroir qui signifie le développement. Dans le cadre de la mise en œuvre de leur plan d’action, les responsables du mouvement m’ont approché. Au cours de la rencontre, ils ont exprimé la possibilité de réduire la TDRL. Et j’ai été chargé d’informer les camarades maires du cercle. Nous avons jugé nécessaire de sensibiliser les militants et l’association sur l’investissement des collectivités, les ressources locales et la situation socioéconomique du cercle de Yélimané. Pour les maires, ces paramètres devraient permettre à l’association de faire une lecture critique sur les choses.
Mais, à la surprise générale, les militants de l’association ont rejeté toutes les tentatives de concertation et d’échange. Ils ont fait savoir que la réduction des impôts est leur combat et que rien ne s’opposera à cette volonté. J’ai expliqué que cette décision n’est de ma compétence.
IR : Il semble que l’impôt du cercle de Yélimané soit le plus élevé au Mali…
C’est un faux combat. Et c’est vérifiable partout. Le code général des impôts est clair là-dessus. Nous avons beaucoup de cercles qui ont un TDRL plus élevé que Yélimané. Kéniéba paie 2500 F CFA, Sikasso et Ségou aussi. A Bamako, nous avons 3000 F CFA. La TDRL est payé en fonction des ressources de la Commune.
IR : Pourquoi certains militants de l’association sont écroués aujourd’hui ?
Il faut comprendre que l’association Dakakané a organisé une marche, pour dit-elle, dénoncer la mauvaise gouvernance et la justice. Mais ce qui me concerne est le côté financier. Et il y avait beaucoup d’irrégularités. L’association n’avait pas de récépissé ni une autorisation de marche. Aussi, le représentant du ministre de l’Administration et des Collectivités territoriales a déposé une plainte pour trouble à l’ordre public. La plainte était à l’étude au niveau de la justice. C’est pourquoi il était interdit à l’association de faire la marche.
IR : Nous avons appris que tous les manifestants arrêtés seraient vos challengers aux élections communales ?
Ça ne reflète pas la vérité. Nous avons beaucoup de militants en prison pour cette affaire et d’autres sous contrôle judiciaire. L’association n’est pas contre les 12 maires du cercle de Yélimané, mais le système de recouvrement fiscal. Tous les partis mieux implantés dans le cercle ont des militants en prison.
IR : Avez-vous un appel à l’endroit des habitants de Yélimané ?
Je rappelle que les maires ne sont pas à l’origine de cette arrestation. Le pouvoir central a agi en fonction des compétences qui lui sont légiférés. Le paiement des impôts est un devoir.
Propos recueillis par Bréhima Sogoba