Le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) a organisé une conférence de presse, vendredi dernier, à la Maison de la Presse. Le thème portait sur «la situation au Mali, deux ans après l’investiture du président ». De tous les sujets abordés, seule l’affaire du « marché des 1000 tracteurs » était attendue. Devant les hommes de média, Tiébilé Dramé s’en remet au Vérificateur Général. Visiblement, les déclarations du Parena s’avèrent mince face aux preuves brandies par Toguna SA.
«Notre problème n’est pas Toguna, notre problème, c’est avec notre gouvernement et la mauvaise gouvernance du pays», indique le Parena, dans sa déclaration liminaire lue par Tiébilé Dramé. Et d’ajouter plus loin : « Nous ne voulons pas polémiquer avec Toguna SA ».
Tièbilé Dramé se dédit-il ?
Difficile de ne pas y penser, surtout quand on sait que toutes les charges dont Toguna a initialement été assené; ont été abandonnées au profit de nouvelles. Rappelez-vous: le prix des tracteurs, la période d’utilisation des tracteurs, la qualité du fournisseur TOGUNA, l’organisation de la cérémonie, tous ces griefs formulés, jadis, par le Parena, sont aujourd’hui abandonnés, au profit d’autres, à savoir, la date de l’offre de Toguna et la non-publicité de la procédure.
De la date de l’offre de Toguna…
Dans sa réponse au PARENA, affirme Tièbilé Dramé, Toguna SA dit avoir déposé son offre le 30 avril. Ce qui est faux, selon lui. Car, précise-t-il, le rapport de dépouillement est formel: Toguna a déposé son dossier le 22 mai, jour de clôture de “l’offre” et d’ouverture des plis entre 9h20 et 10h…
Faux ! rétorque Toguna, En aucun moment, Toguna ne dit dans sa réponse que son dossier d’appel d’offres a été déposé le 30 avril. Par ailleurs, le dépôt du dossier, le jour de clôture de l’offre, ne constitue pas un délit. Que leur reproche-t-on, alors?
De la non-publicité de la procédure et du délit d’initié …
Selon le Parena, l’appel d’offres n’a pas été rendu public. Il n’y pas eu d’appel d’offres international, pour preuve aucun journal n’a publié l’avis d’appel d’offres. «C’est l’histoire d’un délit d’initié, d’un marché de gré à gré déguisé de surfacturations grossières et de rétro commissions », accuse le Parena. Sans apporter le moindre indice de preuve.
Mais comment, 13 sociétés ont pu prendre connaissance et faire acte de candidature à un appel d’offres dit secret? Le Parena a-t-il des preuves à ces accusations ? Non ! reconnait-il.
« Dans ce cas, ne serait-il pas plus juste de parler d’appel d’offres irrégulier” que de parler de “gré à gré déguisé”. Surtout, étant donné que de la quinzaine de sociétés qui a soumissionné aucune n’a corroboré les dires du Parena, alors même qu’elles ont beaucoup à y gagner », fait remarquer un confrère.
Mamadou TOGOLA