En 2009, Orange augmentait le débit Internet au Mali de 256Kbps à 384Kbps. Une petite révolution, « nous étions aux anges » raconte l’auteur Renaud Gaudin, qui dirige Jokkolabs Bamako, un espace de coworking malien. Avec l’espoir de voir progresser, chaque année, un peu plus le débit de l’internet fixe, essentiel à l’essor économique.
Mais depuis, plus rien.
« Le débit n’a pas changé mais le monde lui a changé ; drastiquement même. »
Alors bien sûr, la 3G est aussi passé par là, atteignant un débit « somme-toute honorable », avec « le vent dans le dos ». Mais ce n’est pas suffisant pour profiter de tous les services de la vie quotidienne qu’offre internet ;
« Connaissez-vous les Vine ? Nous non. Nous ne connaissons pas ces micro-vidéos de 6s qui se partagent aussi facilement qu’on chasse une mouche de sa main parce-que ces vidéos, dont le but est précisément qu’elles soient lisibles instantanément ne sont pas du tout instantanées pour nous.
Youtube, on connait, on est pas gaou à ce point ; enfin c’est ce qu’on croit car on ne connait que la surface de Youtube : des clips musicaux, des illustrations de presse et basta.
Le bouton “image” est un luxe
Non, nous ne savons pas qu’il y a des millions de jeunes à travers le monde qui se confient plusieurs fois par jour sur leurs propres chaines Youtube pour raconter leur vie et discuter par vidéo interposées.
WhatsApp ? Viber ? Oui on connait, ce sont même de gros hits mais… en bon rebuts de la société de l’information, nous les utilisons lorsque c’est possible pour faire “de la voix” ou “du SMS” moins cher. Le bouton Image est un luxe que nous utilisons à l’occasion. »
Pas de Google Maps, Wikipédia est sous-utilisé, l’open-data c’est du charabia et Twitter, très limité.
Alors, pour enfin pouvoir découvrir l’étendue d’internet, l’auteur a lancé le mouvement #Mali100Méga. Mais six mois plus tard, rien n’a bougé.
« La suite ? Aucune idée ; elle dépendra sans doute de l’implication d’un plus grand nombre de déçus qu’Orange se donne beaucoup de mal à nous envoyer. »