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Familles d`otages français en Afrique, entre souffrance et impuissance
Publié le jeudi 27 decembre 2012  |  AFP


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© AFP par DR
Une trentaine de personnes en soutien à deux otages Français au Mali


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PARIS - Pour les familles des otages français en Afrique, la souffrance de l`être absent le dispute au manque d`influence sur le grand marchandage entre ravisseurs et autorités, prises parfois comme bouc émissaire.

Pour certaines, le compteur a dépassé les 1.200 jours. D`autres cocheront
bientôt les dix premiers jours de captivité: pour toutes les familles, c`est
la peur du silence et l`attente de la libération.

Mercredi, l`une a livré son désarroi. "Je vis dans l`angoisse. Je n`écoute
plus la radio, ne regarde plus la télé, je ne sais pas dans quel état il est",
a dit Anne-Marie Collomp, épouse réunionnaise de Francis Collomp enlevé le 19
décembre au Nigeria. "Le Quai d`Orsay nous dit qu`il s`en occupe, de ne pas
nous inquiéter mais nous sommes loin et n`avons aucune nouvelle".

Le même jour, une autre famille, celle de Pierre Legrand, enlevé depuis
plus de deux ans au Sahel, tenait un point-presse après un message des
ravisseurs demandant au gouvernement de dialoguer. "C`est une vidéo qui
redonne de l`espoir", a dit le père, Alain Legrand. "En tant que famille
d`otage, on est dans l`impuissance la plus totale", tempérait la mère, Pascale
Robert.

Ce message faisait suite à une vidéo d`un frère de Pierre Legrand destinée
à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), exprimant son exaspération de ne rien
voir bouger.

Lors d`un rapt, il revient au centre de crise du ministère des Affaires
étrangères de localiser et informer la famille si elle ne l`a pas déjà été. Il
essaye dans la foulée d`identifier dans la famille un ou deux correspondants à
qui sont donnés un ou deux numéros de portable d`agents dédiés à l`affaire.

"L`idéal c`est qu`il n`y ait dans chaque famille qu`un seul correspondant,
qui se charge ensuite de répercuter les informations. Très souvent, la réalité
fait qu`il y a deux, voire trois correspondants, avec des visions différentes,
car les enlèvements fonctionnent comme révélateur de tensions au sein des
familles", relate un connaisseur du dossier.

Huis clos

Face à l`enlèvement, ces familles réagissent différemment. Certaines
constituent des comités de soutien, d`autres désignent un porte-parole. Plus
rares sont celles qui choisissent le silence presque absolu, comme celle d`un
agent secret enlevé en Somalie le 14 juillet 2009 par des insurgés islamistes,
le plus ancien des otages français en Afrique.

Sur la communication, les familles "font ce qu`elles veulent", à la
condition toutefois qu`elle s`effectue de "façon responsable, sans compliquer
davantage les choses", assurent les autorités. Jusqu`à présent, elles sont
"assez lucides" et agissent "en parfaite intelligence" avec les fonctionnaires
chargés de leur dossier, toujours prévenus au préalable, selon ces sources.

Au quotidien, le centre de crise du Quai d`Orsay est amené à gérer parfois
des critiques sur un manque de transparence de tel ou tel deuxième cercle de
proches.

"Le lien est permanent, le jour, la nuit, avec les correspondants" des
familles, se défend-on au ministère, en se targuant d`avoir un service qui en
"fait beaucoup" par rapport à d`autres pays dans le monde.

Dans ce cadre, il joue un rôle de "guichet d`administration", sollicitant
préfectures ou mairies, envoyant ici un psychologue, là une aide sociale.

Les négociations entre ravisseurs et autorités sont à huis clos et les
familles en sont exclues. "Pour mener des négociations, il faut s`appuyer sur
des réseaux, des personnes fiables et cela prend beaucoup de temps". Les
intermédiaires "négocient aussi leurs propres avantages, donc ça rend les
choses très compliquées", résumait cette semaine sur RTL Pierre Camatte,
ex-otage d`Aqmi.

Interrogé jeudi, le président François Hollande a estimé qu`il ne fallait
pas donner de "crédibilité" à la parole des ravisseurs.

"Des contacts (avec les ravisseurs, ndlr), il y en a, et ce n`est pas la
parole des ravisseurs qui peut être aujourd`hui la parole crédible", a-t-il
ajouté, insistant: "la meilleure des façons pour sortir nos ressortissants des
mains qui les ont capturés est de rester le plus discret possible et de ne pas
rentrer dans je ne sais quel débat".
bur-prh/kat/far/jag



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