Visite du ministre des affaires étrangères en Allemagne : Une première depuis plus de 20 ans, qui a tenu toutes ses promesses.

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Diplomatie

Publié le dimanche 18 octobre 2015 | aBamako.com

© Autre presse par DR
Le ministre Abdoulaye DIOP en visite en Allemagne.

Le retour de notre pays sur la scène internationale se manifeste à bien d’égards. Outre la visite d’Etat du président Ibrahim Boubacar Keita attendue dans les tous prochains jours à Paris sur invitation de son homologue français, le ministre des affaires étrangères, Son Excellence Abdoulaye DIOP a donné le ton le jeudi 15 octobre 2015 en se faisant hôte de son homologue allemand Frank-Walter STEINMEIER ; une rencontre à l’issue de laquelle la République fédérale d’Allemagne a envisagé de renforcer son engagement auprès de la mission de l’ONU dans le nord du Mali (Minusma)

Cette visite qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération exemplaire entre notre pays et l’Allemagne, se révèle une première après plus de 20 ans, dans l’histoire de la diplomatie entre les deux pays.

Elle a été l’occasion pour le Ministre DIOP de faire le point de la situation politique et sécuritaire au Mali et solliciter l’appui des autorités allemandes dans différents secteurs de coopération afin de consolider les acquis de l’Accord de paix et créer des opportunités pour le développement économique du Mali. A la conférence de presse ayant sanctionné la rencontre entre les deux ministres, Son Excellence Abdoulaye DIOP a déclaré que depuis 1960, les relations entre leurs deux pays n’ont cessé de se développer et de se renforcer, grâce à un dialogue politique permanent et une concertation fructueuse au plus haut niveau de l’Etat, illustrée ces derniers temps par la visite à Berlin du Président de la République du Mali, en décembre 2013, ainsi que par de nombreux échanges de délégations gouvernementales et parlementaires qui ont permis de raffermir leurs relations bilatérales. « La coopération bilatérale germano-malienne couvre aujourd’hui des secteurs vitaux et stratégiques de notre pays, à savoir : l’agriculture productive et durable, la décentralisation, l’eau potable, l’assainissement et la bonne gouvernance. » a ajouté le ministre DIOP.
« Au cours de la crise multidimensionnelle que nous avons connu en 2012, l’Allemagne a apporté au Mali un soutien inestimable et multiforme » dira t-il pour citer en exemple entre autres, le soutien à l’Opération Serval qui a permis d’endiguer l’avancée des terroristes vers le centre du pays puis de les repousser dans leurs derniers retranchements au nord ; la contribution substantielle au Programme pour la Relance Durable, présenté à Bruxelles le 15 mai 2013 ; l’appui à la Mission Internationale de Soutien au Mali, la MISMA qui a précédé la MINUSMA etc. Le diplomate malien n’est pas passé sous silence les dons d’équipements aux forces de sécurité, une précieuse aide aux populations des régions touchées par la crise et, enfin, l’apport discret et de qualité au processus de paix et de réconciliation qui a été couronné en mai et juin derniers par la signature d’un accord global et durable entre le Gouvernement du Mali et les Mouvements armés du nord du pays.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank Walter Steinmeier a de son côté assuré son homologue du soutien de l’Allemagne à la concrétisation de l’accord de paix. Il a insisté sur le fait que cet accord ne devait effectivement pas seulement être un bout de papier mais bien une réalité, dont les avantages doivent être perceptibles pour les Maliens. Il est par ailleurs revenu sur les affirmations dévoilées par la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand affirme dans son édition du jour que l’Allemagne envisage de renforcer son engagement auprès de la Minusma, la Mission de l’Onu dans le nord du Mali. Frank-Walter Steinmeier a confirmé prudemment l’information : "Nous n’avons pas encore pris de décisions sur le sujet, ici en Allemagne. Mais le ministère de la Défense et le ministère des Affaires étrangères discutent en ce moment d’un possible renforcement du soutien allemand au Mali. J’espère que le processus va avancer. Et je promets que nous allons, avec nos moyens, continuer à le soutenir".
Signalons que pour l’heure, l’Allemagne n’a fourni que neuf militaires à la Minusma, l’une des missions les plus dangereuses des Casques bleus. Le mandat actuel prévoit un plafond de 150 soldats engagés dans la force de l’Onu. Rappelons enfin que Berlin contribue aussi à la mission européenne de formation des soldats maliens, dans le sud du pays, avec 200 soldats.

André SEGBEDJI/abamako.com