Le jeune fort de l’opposition, Amadou Koïta, à peine après avoir fini de tenir le premier congrès de son parti s’est rendu la semaine dernière au siège du parti des Tisserands, le Rassemblement Pour le Mali (RPM). Mais, ce qui est surtout étonnant dans cette action, c’est que c’est un parti de l’opposition qui se rend ainsi au siège du parti au pouvoir. Pour quel objectif et pour quel intérêt ? Ce sont les questions qui taraudent les esprits.
Ce n’est pas tous les jours qu’on voit ce qui s’est passé la semaine dernière au siège du parti au pouvoir. En effet, Amadou Koïta, accompagné de plusieurs cadres de son parti, le Parti Socialiste (PS-YELEEN KURA), s’est rendu au siège du Rassemblement Pour le Mali (RPM), parti actuellement au pouvoir pour une visite dite de courtoisie.
Selon le visiteur du jour, c’est une visite de courtoisie que lui et l’ensemble de son staff ont décidé de faire chez leurs frères socialistes. Il a indiqué que son parti partage beaucoup de choses en commun avec le RPM. Pour lui, les deux partis ont en commun les valeurs socialistes puisqu’ils sont tous des partis socialistes. Mais, la question qui taraude les esprits est de savoir si le parti socialiste YELEEN KURA a tant de valeurs à partager avec le parti au pouvoir, pourquoi, il n’ose pas tout simplement s’inscrire dans la logique des choses comme l’avait fait en son temps l’ADEMA-PASJ en décidant de rejoindre la famille de la majorité présidentielle.
En prenant cette décision de rentrer dans la mouvance présidentielle, personne ne crierait au scandale puisque les valeurs socialistes constituent des arguments solides pour le faire. Sinon, ce petit jeu du jeune animal politique Amadou Koita, est tout simplement incompréhensible surtout quand il se dit de l’opposition. A l’entendre lors de la dite visite, il affirme que les deux partis ont beaucoup plus des points de convergence que de divergence. Cette visite dite de courtoisie, que d’autres qualifient de courtisane au siège du RPM n’a pas été comprise par plusieurs observateurs de la scène politique malienne. Selon nos sources, cet acte qu’a posé le chef du PS-YELEEN KURA n’aurait pas été bien perçu même au sein de l’opposition.
Aujourd’hui, certains cadres de l’opposition craignent déjà de voir le jeune Amadou Koita faire volte-face en regagnant simplement la majorité présidentielle. Cela ne surprendra guère. En effet, si les chefs des partis de l’opposition avaient transformé le premier congrès de son parti en celui de l’opposition, dans son discours, Amadou Koita caressait plutôt le président IBK et sa majorité.
A titre d’illustration, lors de ce congrès, Amadou Koïta, dans son discours, après avoir énuméré les problèmes auxquels le pays est confronté, a dit que ceux-ci ne datent pas d’aujourd’hui et ne disparaitront pas totalement de sitôt. C’est pourquoi, dit-il, une dynamique solidaire de la classe politique et de l’élite nationale est indispensable pour que le pays puisse se relever. Pour amadouer le président de la République, il n’a cessé de dire que l’Opposition n’est pas l’ennemi du président IBK. Et qu’elle fait son devoir en attirant son attention sur la réalité, en évitant les flatteries et le « ponce-pilatisme » fatal à la bonne gouvernance.
Amadou Koïta avait saisi cette occasion pour féliciter le président de la République pour avoir si courageusement nommé un cadre de l’opposition politique à la tête de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. En tout cas, le Dr Boulkassoum Haïdara, président par intérim du RPM, l’a accueilli avec tous les honneurs. Selon un adage, « il serait bon d’avoir à ses côtés ce genre de personne que de l’avoir comme ennemi ». Connaissant ses capacités, il peut donner un tonus à la majorité présidentielle s’il se décide à temps de la rejoindre. Une chose est claire, le changement de veste pourrait lui offrir un fauteuil ministériel. Maintenant, c’est à lui de choisir au lieu de suivre une opposition qui est en train de s’enliser de jour en jour dans son incohérence.
B. Diarra