Longtemps frères ennemis, la plateforme et la CMA qui se sont affronté avec des bilans de pertes en vie humaine, viennent de se donner la main pour …l’intérêt du Mali.
Le communiqué consacrant leur entente est tombé le vendredi 16 Octobre en fin de journée signé des mains de Alghaba Ag Intallah côté Cma et Hanoune Ould Ali pour la plateforme. Cette entente après de longs mois d’affrontements sanglants se dessinait depuis peu. En effet, c’est depuis le 27 Septembre que les deux entités se sont retrouvées à Edjerer près d’Anéfis pour accorder leurs violons. La dite rencontre a pris fin le vendredi 16 Octobre. Elle devait résoudre pour de bon et « durablement » les conflits, litiges et différends qui les opposent. Au terme des discutions, ils sont convenus sur les termes suivants : La cessation des hostilités, la mise en place de neuf commissions intercommunautaires, l’élaboration de la feuille de route par la CMA et la plateforme, la mise en place d’une commission militaire pour les arrangements sécuritaires et la libre circulation des personnes et des biens, la mise en place d’une commission politique pour le suivi des tâches programmées dans la feuille de route, la mise en place d’une commission d’organisation pour les caravanes de sensibilisation et d’information dans toute les régions du Nord et enfin la mise en place d’une commission d’organisation de la cérémonie finale à Kidal.
Les zones d’ombres
Ce communiqué sensé consacré la paix, suscite doute voir…méfiance. Sans vouloir jouer aux oiseaux de mauvais augures, une lecture distancée n’est pas sans interpeller sur des zones grises et même d’ombres. Le communiqué à la surprise générale, indique « Les rencontres tripartite Imghad, Arabe et Chamanamas à agréablement découvert qu’il n’existe aucun problème entre elles… ». Au-delà de la rapidité de la conclusion d’un accord bilatéral, vouloir vendre aux Maliens, que les centaines de morts de part et d’autres est le fait d’erreur d’appréciation et d’incompréhensions aura du mal à passer. La CMA et la plateforme après avoir signifié leur retrait des travaux du comité de mise en œuvre de l’accord se dotent d’une feuille de route. Son contenu est-il en phase avec l’accord issu du processus d’Alger ? Mystère et boule de gomme. L’accord d’Alger signé par les l’Etat Malien et les différentes parties insiste sur le processus de Désarmement, de Démobilisation et de la Réinsertion (DDR) afin de permettre aux Forces Armées du Mali (Famas) de jouer leur rôle, alors comment comprendre que la plateforme et la CMA se dotent d’une commission militaire pour disent-ils sécuriser les personnes et leurs biens ?
Signataires de l’accord d’Alger, les deux parties appellent la communauté internationale à soutenir « le processus de paix et les conclusions de la rencontre d’Anefif » au détriment de l’accord plus inclusif d’Alger . Une ambiguïté qui ne dit pas son nom. Un passage qui mérite éclaircissement est celui-ci « La CMA et la plateforme REITIRENT leur adhésion totale à l’accord de paix issu du processus d’Alger… ». Qu’est ce qu’ils ont voulu écrire, Réitèrent ou retirent ? Nous osons croire à une erreur de frappe. Même là, comment réitérer son adhésion à un accord et élaborer un autre ?
Autant de questionnements et de zones d’ombres qui méritent qu’on s’y penche sérieusement et que la CMA et la plateforme doivent éclaircir.
Un accord contre le Mali ? En tout cas ce communiqué sensé consacré la paix définitive au Mali est loin de convaincre.
Mohamed DAGNOKO