Ce lundi 19 octobre 2015 devait être marqué par la reprise de l’école à Kidal, dans le nord du Mali. Les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui contrôlent toujours cette ville, leur fief, avaient accepté qu’une délégation officielle malienne vienne à Kidal pour célébrer ensemble la reprise des cours. Mais cette rentrée des classes a finalement été annulée au dernier moment.
La reprise de l’école à Kidal devait être un symbole des avancées réalisées dans l’application de l’accord de paix. Son annulation, à la dernière minute dimanche soir, alors qu’une partie des participants étaient déjà arrivés à Kidal, montre en fin de compte que les difficultés sont encore bien difficiles à surmonter.
Après de longues discussions, ces derniers jours, le gouvernement malien et les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad s’étaient pourtant entendus sur les modalités de la cérémonie de lancement de cette rentrée scolaire, et notamment sur la présence du ministre malien de l’Education nationale dans la ville de Kidal même, le fief de la CMA.
Mais ce dimanche, après des manifestations ayant rassemblé une centaine de femmes et de jeunes à Kidal - contre la venue du ministre -, la CMA a tenté de renégocier les modalités de la cérémonie, demandant que les autorités maliennes soient finalement représentées à un niveau inférieur. En clair : elle ne voulait pas de ministre. Proposition refusée par le gouvernement malien.
L'accord de paix signé en juin dernier prévoit un retour de l'administration et de l'armée malienne sur l'ensemble du territoire, mais un retour progressif. La réouverture des écoles devait être un moyen, pour les autorités maliennes et les groupes armés signataires de l'accord, d'envoyer un signal au Maliens du nord comme du sud, mais également à tous les bailleurs de fonds qui soutiennent le processus de paix dans ce pays et qui se réuniront ce jeudi à Paris.
Pour Radhia Achouri, porte-parole de la force onusienne Minusma, cette reprise des cours à Kidal devait donc être le signe d'avancées concrètes. Elle confiait dimanche à RFI : « Il y en a un consensus aussi bien au sein du Mali que de la communauté internationale qu’il faut absolument démontrer à la population que la paix est bien installée. Et ça commence par démontrer concrètement que la reprise de services de base se traduit tangiblement sur le terrain. »
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