Le premier responsable de la gouvernance de notre sport se présente finalement comme son premier fossoyeur. Nous ne mettons aucune réserve à l’affirmer, voyant venir l’inconfort dans lequel il va plonger sans gène ni retenue les acteurs et fans de notre sport roi. Après avoir enterré la Fédération malienne de Hippisme, Poulô est en phase de faire les obsèques du football malien pour des raisons personnelles inavouées. Suivez notre regard!
La crise qui secoue la Fédération malienne de football ne dit pas son nom. Lorsque les partisans de l’arbitraire veulent en imposer à la loi, alors il faut craindre le pire lorsque les légalistes attachent à leur tour la ceinture. Nous ne sommes pas loin de l’apocalypse car le ministre Guindo, à travers une déclaration incendiaire mettait en garde les protagonistes contre l’échec des négociations qu’il a confiées au Comité national olympique et sportif du Mali sur lequel il s’est appuyé pour détruire le hippisme. Le ministre déclare qu’ils prendront en l’occurrence sur eux la décision qui s’imposerait. De régler leurs comptes ? Certainement, comme ce fut le cas avec le Hippisme. De toute évidence, lorsque l’on sait que la Fédération malienne de football n’a fait qu’appliquer la loi, la loi est dure mais c’est la loi, pour sanctionner les contrevenants, il ne sied pas un ministre de ramer contre. D’ailleurs face à une fédération de football, qu’est-ce qu’un pauvre ministre veut-il nous faire croire par ses menaces ? Qu’il est au-dessus de la Fédération ? Qu’il est un élu de la Nation et non un commis de l’Etat ? A-t-il oublié le cas guinéen qui sert d’exemple ? Veut-il nous foudre dans la merde après avoir rattrapé l’erreur qui allait envoyer les Aigles en grève pour non-paiement de primes ? Ignore-t-il la puissance de frappe de la partie averse composée également d’élites du football malien ? A-t-il oublié les principes de la médiation qui exigent la neutralité et le consentement des parties en conflits ?
Au ministre de répondre à ces questions pour sa gouverne. D’ici là, nous lui signifions que les échos de ses entrevues à domicile avec les dissidents nous sont parvenus comme à beaucoup d’autres. Vrai ou faux, nous attirons l’attention du ministre dessus. Et nous serons heureux que ce soit la dernière fois que de tels échos prennent d’assaut les grins sportifs dont certains ne comprennent rien, disent-ils, que l’argentier du ministère soit la même personne que celui de la nouvelle fédération bénéficiant du soutien de Poulô. Mais ceux qui connaissent ce ministre ne sont point surpris. Pour preuve, voilà ce que nous écrivions sur le cas du hippisme à propos de Poulô et de son acolyte du CNOS Mali.
” Le vendredi 10 mai 2014, le tout nouveau Ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo dit Poulô, lors d’une conférence de presse, a informé l’opinion publique qu’il a décidé d’une part, de retirer à la Fédération Malienne d’Hippisme (FMH) le mandat de gestion que le Département des Sports lui avait accordé et, d’autre part, d’installer une équipe de gestion transitoire en lieu et place de l’actuel Bureau fédéral dirigé par Mamadou Baba Sylla.
En décidant, d’interrompre brutalement le mandat en cours d’une fédération sportive, dont il reconnait pourtant la légalité et la légitimité, le Ministre des Sports s’illustre de la pire des manières en entamant ses fonctions ministérielles par un abus de pouvoir.
Ce précédent dangereux, qui risque de faire jurisprudence, menace la stabilité de l’ensemble du mouvement sportif malien dans la mesure où l’Etat, mis sous pression par une bande d’imposteurs qualifiés par le Ministre des Sports lui-même de ” dissidents “, met fin au mandat d’une fédération régulièrement constituée. Dès lors, il faut s’attendre, dans un avenir proche, à ce que cet acte arbitraire favorise l’éclosion de dissidences multiples au sein des associations sportives maliennes qui prendront prétexte du traitement particulier réservé au dossier du hippisme, pour réclamer, à leur tour, la destitution des organes dirigeants régulièrement installés et leur remplacement par des équipes de gestion transitoire.
Poulô qui verse dans la flagornerie, lorsqu’il fait dans son communiqué de presse les louanges de l’actuel bureau fédéral, n’hésite, pas pour autant, à faire la courte échelle au bureau parallèle dirigé par Mohamed Haïdara et qui compte parmi ses membres le fils du Chérif de Nioro, Mollah Idriss Haïdara, et Souleymane Makamba Doumbia, l’un des Vice-présidents de la CODEM, tous deux présidents d’honneur du bureau illégal. Il est d’autant plus enclin à céder au désidérata de ce bureau parallèle, qu’il aurait reçu instruction du Chérif de Nioro, dit-on, de débarquer de la Fédération Malienne d’Hippisme l’équipe dirigée par Mamadou Baba Sylla qui selon les termes utilisés par le ministre lui-même ” a hissé le hippisme au rang des principales disciplines sportives du Mali en une décennie d’inlassables efforts “. Le conflit d’intérêt est bien là, vérifiable par tout un chacun ! Comment une pareille collusion peut se produire dans un pays démocratique si ce n’est de la part de dirigeants sans foi ni loi, sans aucun respect pour leur fonction et leurs concitoyens ? Un Ministre pour faire plaisir à son parti peut-il prendre des décisions aussi honteuses que ridicules ?
Plus grave encore, est le comportement du Ministre des Sports qui, dans le traitement hâtif du dossier du hippisme, renvoie dos-à-dos les protagonistes et traite sur un même pied d’égalité la F.M.H qui détient une délégation de pouvoir du Ministère des Sports et une simple association de propriétaires aigris de quelques chevaux qui n’est même pas affiliée à la Fédération Malienne de Hippisme et dont les membres ne possèdent pas de licence de la F.M.H en cours de validité.
Mais que dire, alors, de l’attitude du Comité National Olympique et Sportif du Mali (C.N.O.S.M) qui a failli à sa mission en laissant pourrir ce dossier du hippisme malien. Son Président, Habib Sissoko, qui n’a cessé de donner l’assurance de son soutien au Bureau fédéral, l’a trahi récemment pour s’attirer les bonnes grâces de Me Mamadou Gaoussou Diarra, ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a la particularité d’être l’avocat de Oumar Noumanzana, ancien trésorier de la F.M.H, chassé du bureau fédéral, en 2010, pour malversation financière.
En effet, le Président du C.N.O.S.M, Habib Sissoko, par l’intermédiaire de son Secrétaire Général, a par lettre du 6 mars 2014 écrit au Président de l’Association Malienne des Propriétaires de Chevaux, Mohamed Haïdara, actuel Président du bureau parallèle, pour le mettre en garde contre la tenue, le 08 mars 2014, de l’assemblée illégale projetée et lui signaler que ” la légitimité de toute assemblée générale d’une fédération nationale exige la présence des représentants de la direction nationale des sports et de l’éducation physique et du (CNOSM) Comité National Olympique et Sportif du Mali “. Peu de temps après, le même Habib Sissoko, toute honte bue, a adressé, en catimini, à l’ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports une note confidentielle lui recommandant de reconnaitre le bureau parallèle dirigé par Mohamed Haïdara. Comment un individu aussi versatile, qui n’a pas le courage de dire la vérité peut-il présider une institution sportive aussi importante que le Comité National Olympique et Sportif du Mali ? Lui qui a fait croire à ATT lors des élections de 2007 que les gens de IBK ont tenté de mettre le feu au comité olympique à l’issue d’un montage grossier de son cru ! Et tout cela pour rester dans les bonnes grâces du prince du jour. On ne les connaît que de trop maintenant ces caméléons au Mali ! “
Ce rappel vous en dit certainement long sur ce qu’attend le football malien : deux fédérations avec deux championnats de première division. Et puisqu’il faut évoluer sur des stades appartenant à l’Etat notamment lors des rencontres internationales, il faut gager que le pire est à venir le jour où il sera question d’interdire le gazon national au Stade malien de Bamako, au 11 Créateurs de Niaréla, au Réal de Bamako… parce que Poulô a pris sa honteuse décision. De sources proches de Sotuba, stade d’entrainement des blancs de Bamako, des préparatifs sont en cours pour lever la voix.
Qui vivra verra !
Mamadou DABO