Le fléau était considéré comme un tabou depuis les âges farouches de notre société traditionnelle jusqu’à un passé récent des années postindépendance. Même ces années réservaient un regard des plus répugnants de nos concitoyens aux plus méprisants sur les filles qui osaient pratiquer cette activité surnommée ‘’le plus vieux métier du monde’. Bamako, capitale moderne et cosmopolite, abrite aujourd’hui une diversité de communautés, donc de mœurs, de valeurs et de vertus.
Face aux conditions difficiles et très exigeantes qu’impose la vie en cité, chacun y va de sa petite expertise ou de sa petite expérience pour s’assurer une survie quotidienne plus ou moins acceptable et digne. Elle est acceptée et reconnue dans des contrées respectueuses de la liberté individuelle où libertinage dicte sa loi. Dans tous les cas, de grands pays comme la France, l’Allemagne et les Etats Unis ont admis la prostitution au rang de profession qui bénéficie de droits et par conséquent, est rétablie dans sa dignité. Qu’en est-il de l’état de la situation au Mali et à Bamako en particulier ? Qu’en est-il de la législation au niveau national ? Notre reporter a mené son enquête dans les coulisses des deux terrains, à savoir chez les prostituées et chez les autorités de régulation.
Dans le quartier du centre de Bolibana, il est 20 h et le bar reçoit ses hôtesses et ses premiers clients, chacun d’eux vient dans un objectif particulier : d’aucuns pour étancher leur soif d’alcool, les autres s’y dirigent pour satisfaire leur vice. Dans cette foule amassée et souvent amicale dans la pièce, on a pu repérer une jeune fille en jupette qui affiche un air étrange et qui semble quelque peu apeurée; mais qu’on ne s’y trompe pas, elle est juste en face de personnes inhabituelles et plutôt dépaysées par l’atmosphère féerique qui y règne. Un instant et l’environnement devient moyennement cordial à la faveur d’une sucrerie alors après un temps de garantie de confiance à nous requis, elle s’en remet à Dieu et décide de parler à cœur ouvert : « Je suis à Badalabougou, je suis une malienne et je viens fréquemment les soirs du coté du centre ville pour éviter des rencontres désagréables avec des connaissances. En ce qui concerne les motivations, vous m’excuserez, je ne peux que faire mention de mon cas personnel. Je suis mère de famille avec un enfant alors vous comprendrez que j’ai une grande responsabilité vis-à-vis de ma progéniture .Ainsi en journée, je suis agent de nettoyage dans un hôpital et le plus souvent je viens ici la pour arrondir mes gains. »
L’équipe de reportage se dirige alors vers un des hauts lieux de la prostitution de la capitale à l’ACI Hamdalaye où les nombreux bars, restos, snacks, motels et boites de nuit rivalisent d’ardeur et de prestige. D’abord à l’entrée du quartier, aux environs de 23 H, quelques jeunes filles se postent comme par hasard dans le rayon des archives nationales et selon un noctambule, il se serait fait une fois piégé par une inconnue pendant une de ses randonnées nocturnes. Il s’est fait arrêter par une jeune fille dans les parages qui lui demanda, primo de la descendre un peu plus devant pour lui permettre de rejoindre son domicile; épris de générosité ou de galanterie que sais-je? Toutefois, chemin faisant, la jeune fille ne se signalait aucunement, mais au contraire semblait adorer ce qui se transforma en promenade amoureuse. Notre ami, quelque peu confus, lui demanda ou voudrait-elle précisément descendre, mais zut…
Au moment de réaliser ce qui lui arrivait, il se retrouve en compagnie de la fille dans un lit d’hôtel. La fille en question n’était qu’une fille de joie, dans un registre inhabituel et des plus osés, qui peut surprendre plus d’un et pour le charme de qui, d’aucuns comme le pauvre M.S, pourraient tout simplement succomber. UN peu plus loin, nous voici dans la citadelle brillante et rayonnante confrontés à l’embarras du choix. En effet, nous étant déclaré novice, nous n’étions pas en manque de propositions de la part de nos hôtes qui ne tarissent pas d’ardeur et de stratégies…. La suite dans nos prochains numéros.