Défénestrer le PM Cheick Modibo et s’approcher de Kati pour gagner la sympathie des militaires furent le dernier acte de la stratégie d’assainissement de l’espace public pour aller en toute quiétude aux élections. Mais il ya un hic; une fois l’élection organisée et gagnée, comment faire pour neutraliser cette armée «mise en mal» et insoumise pour gouverner le pays dans la tranquillité? Une équation complexe que le Pr. Dioncounda Traoré et ses alliés ont décidé de régler à travers la sécurisation des institutions par les forces armées internationales, dans le cadre de la MISMA, qui doivent être déployées avant les élections.
C’est tout l’intérêt de la résolution 2085 de l’ONU qui est une caution morale, juridique et institutionnelle de la stratégie du Pr. Dioncounda Traoré et de ses alliés du FDR qui ont remporté une victoire éclatante sur l’armée nationale. Le déploiement des forces de la MISMA réduira sa marge de manœuvre sur tous les plans. Et tout le monde sait que la mission première des troupes dans le cadre de la MISMA est la sécurisation des institutions et la tenue des élections.
Une chose est sûre et certaine, l’Adema sait qu’aucune formation politique, autre qu’elle, n’aura ni les moyens ni les capacités de remporter des élections qui seront organisées dans trois mois. Elle a déjà mobilisé ses militants dans ce sens à travers les conférences de sections et autres rencontres. En terme clair, l’ambition des abeilles consiste à élire un de ses membres à la magistrature suprême avec la bénédiction de la communauté internationale, gouverner avec les amis «has-been» pour reprendre «le festin du bourgeois» que des militaires fâchés avaient brutalement et maladroitement suspendu. Comme on l’avait dit dans une de nos précédentes parutions « La conquête de Koulouba tue la reconquête du nord ». Aujourd’hui le rapport de forces est toujours en faveur de Kati, mais pour combien de temps encore? En tout état de cause, le Pr. Agrégé de mathématiques Dioncounda Traoré, le seul Président au monde qui réfléchit beaucoup, agit et parle peu, donc se trompe rarement, a l’agenda de son intuition dont la dynamique finit toujours par s’imposer aux évènements et aux hommes. Affronter le Pr. Dioncounda est presqu’impossible, à moins que cela soit le fruit d’une provocation qu’il feindra toujours d’ignorer. L’ignorer par mépris ou le négliger serait le comble de la bêtise. Le Président Dioncounda a toujours terrassé tous ses adversaires politiques sans jamais s’en féliciter, encore moins s’en glorifier. En conclusion, la résolution 2085 de l’ONU, en plus d’isoler Kati en le rendant tout petit et en liant ses mains, tout en faisant pendre une épée de Damoclès des sanctions ciblées sur sa tête, favorisera l’élection d’un Président de la République corvéable et taillable à merci qui favoriserait (on ne le souhaite pas) l’entérinement officiel de la partition du Mali si on n’y prend garde, parce que rien n’explique ni ne justifie les égards avec lesquels la résolution 2085 traite certains groupes armés, le MNLA & Ançar Dine pourtant coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. L’ONU ne s’y prendrait pas autrement en cherchant à préserver ou à reconstruire leur virginité et leur respectabilité morales perdues dès les premières heures de l’occupation des régions nord avec son lot d’assassinats sommaires, de viols et de vols. A quelles fins ? Pour quel dessein ? Ce sont les mêmes prémisses qui avaient présidé à la partition du Soudan en deux Etats. Un officier averti en vaut mille.