Lors de l’ouverture de la nouvelle Mosquée de Cheick Mohamed Mounirou Mahi Haïdara à Ségou au quartier Pèlengana, le président des leaders spirituels musulmans du Mali, Ousmane Chérif Madani Haïdara a saisi l’occasion pour interpeller le gouvernement face aux récurrentes attaques et autres. Haïdara dénonce l’insuffisance des contrôles sur les axes routiers. À titre d’exemple, il dira que lui même a quitté Bamako vendredi vers 2 heures du matin pour Ségou et n’a eu aucun contrôle de la part ni des policiers, ni des gendarmes. Ce qui ne doit pas être normal dans notre pays qui est fortement menacé par les jihadistes.
Ceci n’est qu’un secret de polichinelle : notre pays a connu et continue de connaître des attaques qui suscitent la mort des civiles et des militaires. Le guide spirituel de l’Ançar Dine demande aux autorités de contrôler des véhicules qui sortent ou qui entrent dans le pays. «Si un médecin se fait pitié par le cri de patient, il sera l’ennemi de son patient, car il ne pourra pas le soigner. Donc ; il faut que le médecin ignore son cri pour pouvoir diagnostiquer, voire traiter son patient. De même, on sait que le contrôle et fouille des véhicules de certaines personnes gênent, mais il faut les faire pour sécuriser les pauvres citoyens qui ramasseront toujours les pots cassés», a-t-il dit.
Quand j’étais à Bougouni et à Sikasso, témoigne-t-il, les policiers de Bougouni m’ont dit ceci: «Chaque jour, on faisait de patrouilles et la population nous insultait qu’elle en a marre de nous. Et une semaine sans les patrouilles, on a trouvé un sac plein de grenades… ». Alors, ajoute-t-il, le gouvernement doit prendre des mesures sécuritaires afin d’éviter des attaques perpétuelles.
Selon Haidara, les jihadistes peuvent être parmi nous, à tout moment, et le contrôle et fouille des véhicules transporteurs et personnes sur leur trajet doivent être moindre chose. «Les policiers doivent fouiller jusqu’à os s’il le faut. Et nous pourrons démasquer ces djihadistes ». dit-il
En plus des dires de Cheick Ousmane Cherif Madani Haidara, nous avions constaté en partant à Ségou l’inexistence des forces de sécurité pour contrôler les véhicules voire les passagers. Ce qui explique un manque de volonté de la part des forces de sécurité ainsi que le manque de conditions idoines allouées aux hommes de porteurs d’uniforme pour jouer pleinement leur devoir régalien. Alors chacun doit jouer son rôle.
Seydou Karamoko KONE