Paris déroulera le tapis rouge, mercredi, à El Hadj Ibrahim Boubacar Keita « le Mandé Massa » qui effectuera une visite d’Etat de 48 heurs en France. Une première, dit-on du côté des officiels français, et cela depuis 55 ans. Vu que les officiels maliens n’ont pas eu à redire, ce que leurs homologues français détiennent la clé de voûte. Mais au delà des mots et tous les maux (Dieu seul sait combien ils sont nombreux dans la tumultueuse relation Franco-malienne), des questions se posent. Et pour cause : il y a trop de chocs de hasard pour être vrai dans cette histoire. La France qui sauva le Mali d’une invasion islamo-terroriste certaine pour ensuite prendre en otage la région de Kidal pour y installer ses «amis touaregs», la France qui vilipende le Président IBK dans un scénario monté entre les services secrets français et des journalistes de «Le Monde» sous le vocable «Affaire Tomi Michel : Parrain des Parrains». La France qui nous oblige à négocier avec des rebelles armés… Les grands ennemis d’hier qui, aujourd’hui et sous l’impulsion de la France, se muent en « ambassadeurs de paix » à un moment où raisonne dans l’air les échos d’une généreuse action du pays des Gaulois prêt à consentir près de 200 milliards de FCFA supplémentaires d’aide au Mali… Et enfin, tapis rouge, honneurs militaires, rencontres huppées au sommet tout cela pour le «Têtu» et l’ «Intransigeant» IBK. Quelque chose a forcement échappé aux maliens lambdas. Pourvu que tout ce traitement princier aujourd’hui accordé à IBK ne s’avère un cadeau empoisonné de demain. Entre les richesses manières du Nord-Mali et le peuple malien, le choix des pays néo-impérialistes comme la France est très vite fait. Alors, si pour une fois les intérêts du peuple malien seront le seul leitmotiv de la visite d’Etat du Président IBK en France, nous ne nous priverons pas du tout le plaisir de crier haut et fort «Viva la France», pour que vivent les nouvelles relations franco-maliennes à visage humain.
Mahamadou TRAORE, dit Mussolini