Le nouveau ministre de la Sécurité e de la Protection Civile, le Colonel Major Salif Traoré est-il un homme chanceux ? Certainement, vu le parcours de ce discret officier de l’Armée qui, à sa nomination, le 24 septembre dernier, était Gouverneur de la région de Kayes. Partout où il a passé, on retient de lui l’image d’un responsable intègre, courageux et dévoué à la tâche. En sera-t-il de même pour le poste très sensible de la sécurité dont il a désormais la charge ? Voilà toute la question ! Le nouveau ministre arrive dans un contexte sécuritaire très difficile que notre pays peine à maîtriser. Aux actions des bandits de grands chemins, se combinent désormais celles des terroristes et autres pseudo-djihadistes. Comme conséquence, la peur habite désormais dans le cœur des maliens, et ce, de Kayes à Kidal. Autre fait marquant, deux semaines seulement après la nomination du Colonel Major à la tête du département de la sécurité, des prisonniers, et pas des moindres, s’évadaient au camp I de la gendarmerie nationale. Comme si, quelque part, quelqu’un voudrait narguer le nouveau ministre de la Sécurité et de la Protection Civile. Sans douter de la capacité et de la compétence du nouveau ministre de la sécurité, il va lui falloir beaucoup de tacts et d’imagination pour faire sortir notre pays du cycle de l’insécurité grandissante dans lequel il se trouve. Déjà, sa réaction à l’évasion spectaculaire de Camp I de la gendarmerie rassure les maliens, quand à l’assainissement du milieu sécuritaire de notre pays.
Il y a certes des bandits, mais il y a aussi comme une sorte d’anarchie, de laisser-aller et de laxisme qui s’est incrustée au cœur même de notre appareil sécuritaire. Le limogeage des DG de la police et de la gendarmerie devient en cela quelque chose de très salutaire. C’est comme si le Colonel Major Salif Traoré sonnait le tocsin, et mettait en garde les brebis galeuses, quand à la fin de la recréation dans les commissariats et camps de gendarmerie.
Dans ce vaste chantier sécuritaire, le ministre Traoré doit aussi jeter un regard sur le mode de recrutement. Il serait illusoire de vouloir de bons résultats à nos agents de sécurité sans la moralisation du mode de recrutement. Pas plus tard quelques jours, un jeune-homme rendait la vie au cours d’un entrainement de routine, d’autres avaient été hospitalisés. Tous ceux-ci avaient été déclarés aptes à concourir et à intégrer nos forces de défense et de sécurité : Des cas similaires, on ne peut même plus les dénombrer. Combien de policiers ont pu porter les uniformes sans jamais prendre part à une quelconque épreuve ? Il s’agira donc désormais pour le nouveau ministre de la Sécurité de mettre fin à ce genre de pratique qui ne fait que discréditer nos éléments des forces de défense et sécurité. De ses propres déclarations, plus rien ne sera plus comme avant. Accordons-lui donc le bénéficie du doute !
Mahamadou TRAORE Alias Mussolini