Il y a deux ans, l’opération Serval avait repoussé les djihadistes dans leurs derniers retranchements. En août 2014, « Serval » a été remplacée par « Barkhane », l’opération dont l’objectif est la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Pourtant, au nord du pays, nombreux sont ceux qui n’en finissent pas de se demander où sont les forces de Barkhane. « En fait, barkhane est invisible. Nous ne les voyons pas. Ils sont dans leurs camps ou je ne sais où. », confie un blogueur, originaire de la région de Gao. De plus, il y a quelques mois, au cours d’une enquête sur la guerre contre le terrorisme, un confrère néerlandais confiait ceci à propos de Barkhane : « Eux, ce sont les boss. Ils ne parlent pas, ne communiquent pas, ne rendent compte à personne ici. » Le journaliste, « à la recherche de ce qui est racontable » sur la guerre contre le terrorisme au Mali, s’était heurté au silence des forces françaises. Encore plus important, dans l’opinion publique nationale, des voix s’élèvent de plus en plus pour savoir ce que font les forces françaises au nord du Mali pendant que les attentats et les embuscades se poursuivent. Elles vont jusqu’à accuser Barkhane d’avoir empêché les Forces armées maliennes (Famas) de rentrer à Kidal, parce qu’elles y sont pour assurer la mainmise de la France sur cette partie qu’on présente comme étant désertique, miséreuse, mais dont on dit le sous-sol assez riche en gisements, en terres rares et pierres précieuses