Aussitôt nommé ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, et porte-parole du gouvernement, en un tournemain, Choguel Kokalla Maïga, a pris avec courage, une série de mesures devant mettre fin à l’anarchie qui règne dans le secteur des médias publics et privés. Avec pour finalité d’assainir le secteur et le rendre plus professionnel. Mais pas sans faire de mécontents !
De la communication gouvernementale, au secteur des télécommunications à celui des médias publics et privés, la détermination du ministre Choguel Kokalla Maïga à mettre de l’ordre dans la grande famille de la communication ne souffre désormais d’aucun doute.
A peine nommé ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du gouvernement, il enclenche une série de réformes et déclenche une batterie de mesures salutaires, dont la résolution du problème d’imprimerie du Quotidien national ‘’L’Essor’’ qui avant son arrivée se faisait imprimer dans des imprimeries privées, au profit de certains. Bizarre et même révoltant, diront certains.
Dans la foulée, cette mesure sera suivie d’une série de réformes visant à assurer une condition descente de travail aux travailleurs des medias publics et même privés (avec la normalisation de l’aide publique à la presse)
En outre, le ministre Maïga, au regard de son portefeuille de porte-parole du Gouvernement s’est attaché à insuffler un sang nouveau à la communication gouvernementale.
Et pour ce faire, le docteur des TICs qu’il est, ne s’empêche à tout moment de prendre le micro pour faire la synthèse en langage compréhensible des grandes décisions du Gouvernement. Ces sorties du porte-parole ont fini par alimenter la jalousie de certains à son encontre. Auparavant, il a réussi à réunir autour d’une même table à travers un atelier organisé pour l’occasion, les directeurs des médias publics et les responsables des cellules de communication des différents départements ministériels pour peaufiner une stratégie de communication gouvernementale mûrement réfléchie. Le document de ce projet de loi est en examen au niveau du secrétariat général de la Présidence.
En attendant, en vue d’harmoniser la communication de l’ensemble des départements du Gouvernement, tous les communiqués importants ou du moins intéressant la vie de la nation, des autres départements ministériels, sont d’abord soumis à l’appréciation du ministère de la Communication avant d’être rendus publics à travers les médias.
Dans la même dynamique, tous les communiqués intéressant la vie de la nation sont traduits et diffusés sur la 1ère chaîne nationale (ORTM) dans les 13 langues nationales avec lesquelles elle travaille. Avec pour objectif : de mieux informer une population malienne encore majoritairement analphabète. Car c’est un secret de polichinelle qu’au Mali, la lecture des journaux et les infos télévisées en français sont jusque-là réservées à l’élite intellectuelle. D’ailleurs, le ministre Maïga s’est donné comme mission la valorisation des langues nationales sur les médias publics avec la prise en compte des conditions de travail des speakers des langues nationales. Le dernier conseil d’Administration de l’ORTM s’est penché sur la question.
N’en déplaise à ses détracteurs qui souvent oublient que le Mali ne se limite pas à la seule capitale Bamako, cette mesure du ministre Choguel, a été vivement saluée par les populations rurales qui, souvent, n’ont accès qu’à la seule 1ère chaîne nationale ‘’ORTM’’.
Les réformes qui dérangent des citoyens peu ordinaires
Outre les réformes enclenchées dans les médias publics, le ministre Choguel s’est très vite attelé à mettre de l’ordre dans le secteur des télécommunications et celui des médias privés. Avec en ligne de mire les radios privées ne répondant pas aux normes ainsi que les opérateurs de téléphonie mobile qui distribuaient les puces de téléphone à tour de bras comme du petit pain sans identification préalable des bénéficiaires, en violation des règles élémentaires en la matière.
Ainsi, sous l’égide du régulateur (l’AMRTP), il lance une campagne d’identification des abonnés de téléphone et internet jusqu’au 9 avril 2016. Délai après lequel, toutes les puces de téléphone ou d’internet non enregistrées seront irrémédiablement coupées. Un terrain glissant sur lequel aucun de ses prédécesseurs n’a jamais eu l’audace de s’aventurer.
Malgré les pressions et menaces des lobbies tapis dans l’ombre, Dr. Choguel Kokalla Maïga décide avec courage de fermer toutes les radios qui avaient été ouvertes en violation des dispositions en la matière à travers tout le Mali. C’est-à-dire qui émettaient avec des fréquences truquées ou hors de leurs zones d’émission initiale.
Une mesure qui a aussi été favorablement accueillie par les responsables de l’ASECNA, structure en charge de la sécurité aérienne dont les réseaux de communication étaient quotidiennement brouillés par les fréquences de ces radios, mettant en danger la vie de milliers de voyageurs qui transitent par Bamako.
Dans ce processus de normalisation du secteur de la Communication, un autre fait d’armes de ce ministre est l’adoption des textes instituant l’organe de régulation pour le secteur, la HAC (Haute Autorité de la Communication). Une lutte menée de bout en bout par le ministre Choguel Maïga, jusqu’à la mise en place de la direction de cette autorité, à travers un décret signé par le président de la République, le 25 septembre dernier. Cet organe aura comme principale mission de mettre de l’ordre dans le désordre ambiant du secteur de la communication au Mali, son avènement sonnera le glas des pratiques mafieuses de nombreux promoteurs de radios et de télé dans notre pays. D’où le branle-bas total chez certains. Ceux-là mêmes qui sont en train de mettre à contribution une certaine presse pour tenter de déstabiliser le ministre Choguel Maïga dans sa dynamique de formalisation du domaine de la Communication au Mali. Peine perdue car avec l’avènement de la HAC, qui a pour président l’intrépide magistrat, Fodié Touré, aucun gros poisson ne passera par les mailles du filet.
Lassina NIANGALY