Après moult tergiversation entre les propriétaires terriens du site d’orpaillage de Faraba-Coura et les autorités de la mairie de Tagandougou (cercle de Yanfolila, région de Sikasso), les tractations ne font que s’amplifier, car le maire et certains de ses adjoints continuent de faire l’avocat du diable.
Cette histoire, faut-il le rappeler est loin de connaitre son épilogue, malgré le tôlé qu’elle a suscité dans la localité.
A noter dans cette affaire qu’une mobilisation plus accrue des autorités de plusieurs structures de la localité et environs, a été sanctionné par l’arrêt de l’utilisation du cyanure dans le traitement de l’or sur ce site. Cette recommandation fait suite à l’analyse de plusieurs départements experts notamment la direction nationale de l’hydraulique(DNH), La direction nationale de l’assainissement du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN) ainsi que le laboratoire national des eaux (LNE). Et d’autres représentants de l’Etat ainsi que la jeunesse de ladite commune ont également décrié l’utilisation de ce produit très toxique pouvant mettre leur vie en péril.
Malgré cette dénonciation, le maire de Tagandougou en la personne de Yacouba Doumbia ainsi que certains de ces conseillers, Awa Doumbia et Massa Diogo Doumbia défendent le dossier des exploitants Burkinabés tout en les promettant une reprise prochaine de l’utilisation de ce produit très toxique. C’est qu’a laissé entendre, la délégation du maire qui s’est rendue chez le chef coutumier de Faraba-Coura la semaine dernière. Les visiteurs ont fait savoir à l’hôte qu’une décision autorisant à nouveau les exploitants Burkinabés à poursuivre leur activité de traitement de l’or avec le cyanure, leur a été parvenue depuis Sikasso. Mais le comble de cette histoire est que la délégation n’a pu fourni aucun document matérialisant les propos ainsi avancés.
Si l’on s’en tient aux normes internationales prescrites par l’OMS (0,07mg/l) de cyanure pour l’eau de boisson, contre 42,75mg/l et selon le prélèvement du laboratoire national des eaux nous pouvons aisément conclure qu’un crime est en train d’être perpétré contre cette paisible population sans que personne n’ose piper mot.
Pire encore, toutes les populations riveraines du lac Sankarani et du fleuve Djoliba seront concernées. C’est pour ces mêmes motifs que l’ONG Borne Fonden a mis fin à ses travaux de construction d’un puits à grand diamètre qu’elle comptait mettre à disposition en vue d’atténuer leur souffrance car ladite localité ne dispose d’aucun accès d’eau potable. Le site abritant les aménagements des bassines servants au traitement de l’or se trouve en amont d’une rivière située à une centaine de mètre dont les eaux souillées se déversent dans le lac Sankarani qui à son tour rejoint le fleuve djoliba (bras du fleuve Niger).
Face à ce triste constat nous lançons un appel pressant aux hautes autorités de l’Etat pour intervenir à l’urgence en vue d’éviter une crise humanitaire au sud.