Le champion du Mali en titre qui sort d’un nul écœurant face au CSK, (0-0) doit chasser les doutes qui s’installent à Hèrèmakono
Les Rouges, deuxièmes malgré le nul concédé face au CSK, n’ont, de toute évidence pas encore, trouvé leur rythme de croisière. Déjà en proie au doute à cause des deux nuls contre l’USFAS, 1-1, en match en retard de la journée inaugurale, et contre le CSK, 0-0, la semaine dernière, le coach Alou Badara Diallo dit Conti et ses poulains doivent rapidement se rassurer. Problème, ils s’apprêtent à recevoir un vieux routier du championnat, le Réal, qui a effectué un non-match contre l’ASOM le vendredi, (1-1). Pour ne rien arranger, les démons de la violence viennent de rendre visite aux supporters de Hèrèmakono. Tout le contraire de la saison écoulée, où les rencontres de championnat se sont disputées sans excès de supporters, comme pour dire que si Hèrèmakono a le vent en poupe le quotient de violence sur les stades est nul et l’arbitrage est plus que parfait. Toutefois si leurs hurlements d’intimidation ne produisent pas les effets escomptés sur l’arbitre, c’est la porte ouverte à tous les dérapages. En avant dernier match de la 6e journée disputé dimanche au stade Modibo Keita entre le Djoliba et le CSK, les inconditionnels de Hèrèmakono ont pu voir la brindille dans les yeux du corps arbitral que la poutre plantée dans les leurs. Les Rouges ont reproché au référé Abdoulaye Sissoko de Kayes d’avoir fermé les yeux sur des fautes de main pas très évidentes d’ailleurs dans les 16 mètres, tout en perdant de vue que les Centristes pouvaient en dire autant. En clair si l’arbitrage a été mauvais, il l’a été pour les deux équipes. Car le CSK peut également revendiquer un penalty, suite à un tacle par derrière sur Aboubacar Toungara, ou un carton pour Sory I. Bangoura suite à une série d’anti-jeu. Le comble aura été l’interruption du jeu provoquée à la 58e minute par les supporters du Djoliba. La faute, à une mauvaise interprétation du règlement. Sadio Diarisso au sujet duquel l’arbitre a arrêté le match pour inviter les secouristes à le conduire hors de la pelouse, était bien dehors quand le second joueur centriste recevait les soins sur l’aire de jeu. Et au regard du règlement lorsque deux joueurs d’un même camp sont sur la touche, le second bénéficie des privilèges accordés aux gardiens en se faisant soigner sur la pelouse. Et c’est ce point des textes que l’arbitre a appliqué à la lettre, au grand désarroi des supporters de Hèrèmakono. Ceux-ci se sont donc engagés dans des jets de projectiles avant de bloquer pendant de longues minutes la sortie des vestiaires au corps arbitral en fin de rencontre. La meilleure des choses pour le Djoliba, c’est de cibler ce qui n’a pas marché contre l’USFAS et le CSK, voire Attar club de Kidal que les Rouges ont difficilement battu 2-1. Le vrai problème de l’équipe de Hérèmakono réside dans la faculté d’un encadrement technique à faire de cette somme de talents une équipe au sens strict du terme. Alou Badara Diallo, l’entraineur du Djoliba pourra-t-il faire démentir les observateurs qui émettent à raison ou à tort des réserves sur sa capacité à construire une équipe compétitive et performante ? En tout cas l’héritage exigeant laissé au Djoliba par Aït Abdelmaleck et sur lequel Alou Badara Diallo semble avoir bâti son prestige est fortement ébranlé. Et Conti se doit de construire sa propre ossature et la donner une identité de jeu conforme à sa vision et ses compétences d’entraineur. Il a présentement sous la main des joueurs que lui-même a conseillé de venir à Hèrèmakono. Et l’argument professé par certains qu’il doit bénéficier d’un temps d’adaptation navigue trop bas. Ses homologues des autres clubs ont aussi enregistré l’arrivée de nouvelles recrues dont ils ne sont nullement comptables de leur venue, mais ceux-ci parviennent malgré tout à rendre de bien meilleures copies en terme de production de jeu et de résultats chiffrés à chaque match. Vainqueur de ses quatre premiers matches, malgré un jeu qui n’est visiblement pas du goût de tout le monde, le Djoliba peine à confirmer ses ambitions et laisse son rival juré, le Stade malien prendre seul le pouvoir en Ligue 1 à la faveur de sa victoire bonifiée contre la J. A., (2-0). Une prise de position qui pourrait durer, tant la richesse de l’effectif stadiste impressionne. Encore que tout n’a pas été parfait pour le Djoliba. La seconde période a été compliquée, car les hommes de Conti n’avaient pas le ballon et ce sont les poulains de Birama Konaté qui avaient l’initiative. La force de l’équipe centriste aura été d’inverser la tendance. Elle a su mettre le pied sur l’accélérateur quand il fallait pendant la première mi-temps. Pour dérouler ensuite au retour des vestiaires avec une aisance technique et tactique qui frisait le ridicule dans le camp des briscards Rouges. Devant, les poulains du coach Birama Konaté ont les moyens de concasser tout le monde. Leur conquête est propre, ils sont très bons dans le jeu à une passe, efficaces dans la récupération. Le CSK a aussi des joueurs pour porter le ballon et possèdent plusieurs formules à sa disposition derrière. Et les champions sortant s’en sont rendus compte à l’issue de cette rencontre. USFAS–11 Créateurs, 0-0 – Même si ce n’est pas un début de saison parfait, (13 points pris sur 18), les 11 Créateurs n’espèrent point contredire cette impression de vouloir jouer les premiers rôles cette saison. Aujourd’hui, l’équipe de Niaréla peu porter l’uniforme de favori du championnat. Elle est dans le peloton de tête du classement et reste sur une bonne dynamique. En outre, cette équipe sort d’une saison 2011-2012 qui l’a gonflée à bloc (finale de la coupe du Mali et ticket de la coupe de la Confédération). C’est le type même de parcours qui renforce la confiance au moment de se plonger dans un nouvel exercice. Les poulains du coach Baye Bah ont donné encore la preuve en contraignant lors du dernier match de la 6e journée du championnat les Usfasiens auréolés de leur titre de champions d’Afrique militaire des nations au partage des points du nul, (0-0). Bien que réduits à neuf après les expulsions conjuguées de Kokè Kanadjigui et Lamine Traoré, (81e), les Créateurs ont su réduire au mutisme le bastion offensif des militaires jusqu’au coup de sifflet final. Rien à dire donc, sauf que les hommes de l’adjudant Mamadou Keita vont devoir changer de fusil d’épaule pour faire sensation dans un championnat dans lequel le nivellement des valeurs intrinsèques des joueurs est patent. Ils doivent aussi savoir que le cœur seul n’enlève pas une affaire tant qu’on n’y ajoute pas un minimum d’organisation et de bon sens. Les hommes du colonel Moussa Moriba Traoré, directeur du service des sports de l’Armée, pêchent trop dans la finition. Le score nul vierge affiché à la fin de cette opposition contre les Créateurs illustre parfaitement ce manque de créativité d’une équipe militaire en manque de repère dans les travées de la ligue 1 malienne.
M. N. TRAORE
Dimanche 30 décembre au stade Modibo Keita Djoliba-CSK : 0-0 Arbitrage d’Abdoulaye Sissoko, (CRA Kayes) assisté de Fousseyni Traoré et Sékou Timbiné . Arbitre suppléant : Karounga Camara. Djoliba : Cheick AC Sy, Issa Traoré (cap), Ibrahima S. Bangoura, Souleymane Diarra, Salif Coulibaly, Amadou A. Cissé, Idrissa Traoré, (Bougadary Fomba), Drissa Ballo, (Amara Mallé), Samba Diallo, Moustapha Tounkara, (Mahamane Cissé) et Nico Dao.
Entraîneur : Alou Badara Diallo dit Conti. CSK : Alassane Diallo, Korga Guindo, Seydou Konaté, Mohamed Farota, Sadio Diarisso, Baba K. Maïga, Mamadou Diawara, Aboubacar I Toungara (cap), Bouyé Kanté, (Tidjani Coulibaly), Mohamed Keita et Makan Doumbia, (Falaye Sacko). Entraîneur : Birama Konaté.
USFAS-11 Créateurs : 0-0 Arbitrage de Ousmane Diakité, (CRA Kayes) assisté de Bakary Tangara et Baïsso Wologuem. Arbitre suppléant : Daouda Ballo.
USFAS : Komandjan Keita, Kalifa Doumbia, Moussa Touré, Onaka Dembélé, Mohamed Minta, Abdoul Aziz Kane, Oumar Traoré, Aboubacar Diabaté, Adama Traoré, Ibrahim K Diabaté, (cap) et Lamine Keita, (Boubacar Dembélé).
Entraîneur Mamadou Keita.
11 Créateurs : Germain Berthé, Mahamadou Coulibaly, Marins H Assoko (cap), Lassana Samaké, Sékou Diarra, Kokè Kanadjigui, Aimé Koffi, Kanda Camara, Mahamoud B. Cissé, (Souleymane Dembélé puis Abdoulaye D. Ouologuem), Hamidou Sinayoko et Lamine Traoré.
