Les présidents du Nigeria et du Mali ont exprimé simultanément, lundi 31 décembre 2012, leur détermination à combattre la violence et l’extrémisme religieux dans leurs pays respectifs.
Au Mali, le président par intérim, Dioncounda Traoré, a qualifié l’année 2012 « d’année la plus noire et tragique » qu’a connu le pays. Depuis mars 2012 en effet, des groupes radicaux musulmans occupent le Nord du Mali, coupant le pays en deux.
Pour le président malien, les salafistes qui opèrent dans cette région sont des « terroristes » qui ne font que se réclamer de l’islam. À ses yeux, ils relèvent davantage d’un « anti-islam intégriste et rétrograde », qui agissent à travers des « narcotrafiquants et d’autres acteurs du crime organisé et transfrontalier ».
« UN ENTREPÔT D’OTAGES »
Dioncounda Traoré a dénoncé à travers leur action une « aventure criminelle pour l’homme, où qu’il soit, au Mali et au Sahel aujourd’hui, dans le reste du monde demain ». Le chef de l’État malien a déploré que son pays soit devenu « un entrepôt d’otages et un sanctuaire pour les barons de la drogue ».
Au Nigeria, le président Goodluck Jonathan a annoncé de nouvelles mesures visant à mettre fin au fléau des attaques du groupe islamiste Boko Haram, à travers le pays. Dans son message de vœux à l’occasion du nouvel an, il a indiqué que son gouvernement fera davantage cette année pour renforcer les moyens des services de sécurité pour « endiguer le fléau du terrorisme », la paix et la sécurité étant les conditions « préalables au développement ».
« Boko Haram avait programmé beaucoup d’attaques le jour de Noël, a indiqué le président. Mais nous avons éventé leurs plans qui, pour la plupart, n’ont pas pu être exécutés ».
CONFUSION AUTOUR D’UNE ATTAQUE ANTICHRÉTIENNE
Dernières violences en date : une quinzaine de personnes aurait été tuée pendant un office religieux au cours d’une attaque contre une église dans le nord-est du Nigeria. « Selon notre personnel à Chibok, des assaillants ont attaqué une église pendant le service hier (dimanche) et ont tué quinze personnes », a assuré à l’AFP le coordinateur régional de la NEMA, Mohammed Kanar.
Ce dernier a ensuite été démenti par la NEMA selon qui « deux personnes ont été tuées par des hommes armés non identifiés dans cette zone dimanche et leurs corps ont été déposés à l’hôpital ». L’armée nigériane a elle aussi démenti cette attaque. « Toutes les enquêtes indiquent que rien de tout cela n’est arrivé », affirme un porte-parole dans un communiqué.