Au Conseil national du patronat du Mali, s'est tenue le vendredi 28 décembre 2012, une conférence sur les effets de la crise sur le secteur productif privé au Mali. L'année 2012, marquée par la crise politique et sécuritaire, a plongé le Mali dans une crise économique et sociale sans précédent. A l'exception de l'aide humanitaire de la part de la quasi-totalité des partenaires au développement, les suspensions de l'aide publique au développement, l'arrêt de nombreux projets d'investissement, la diminution des ressources intérieures et la réduction des allocations budgétaires, y compris dans les secteurs sociaux de base, la fermeture de nombreuses unités économiques, particulièrement dans le domaine de l'hôtellerie et du tourisme, ont affecté durement les revenus et emploi de milliers de personnes. Selon les organisateurs, les estimations de croissance indiquaient qu'en 2012, il y aurait une récession économique de -1,5 %. Les prévisions révisées de septembre 2012 laissait apparaître une évolution de -3,1 % de récession. Cette amélioration du taux de croissance est liée aux bons résultats de la campagne agricole. Mais, avec la suspension de l'APD (2/3 des ressources du budget spécial d'investissement de l'Etat), l'investissement public a chuté faute de ressources publiques. L'investissement privé, national comme étranger, a tout aussi chuté en raison de l'accroissement considérable du risque pays.
Il s'agissait, par cette conférence, de comprendre la perception du secteur privé et des représentants sur l'incidence de la crise politique et sécuritaire 2012 sur le secteur productif et l'emploi d'une part, et d'autre de contribuer à l'identification des pistes de solutions. Avec les secteurs les plus touchés : le tourisme, le BTP et les services. En exercice introductif, l'ODHD a présenté deux études qui embrassent le thème de la conférence. Il s'agit des études sur les «effets économiques et financiers de la crise politique et sécuritaires au Mali» et I' «impact de la crise sur l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement». Les résultats qui sortiront de la conférence enrichiront le contenu des études en cours.
Des communications, il est ressorti qu'une baisse de 33 % des dépenses a été constatée en 2012 sur les prévisions. Le taux de mobilisation des recettes fiscales au 30 septembre est de 67 % par rapport à l'objectif de 72,65 % fixé en début d'année. Beaucoup de pertes ont été constatées dans le secteur industriel à travers la destruction de l'outil de production en plusieurs endroits. Le tourisme et l'hôtellerie n'ont pas échappé à la déchéance. Le ministre de l'Action humanitaire, Dr. Mamadou Sidibé, a indiqué que la mise en œuvre des recommandations issues de la conférence permettra de renforcer les dispositions déjà prises par le gouvernement et d'assurer une meilleure gestion de la crise et de mieux relancer l'économie malienne.
La conférence était à l'initiative de l'Observatoire du développement humain durable et de la lutte contre la pauvreté (ODHD-LCP), à travers le ministère de l'Action humanitaire de la solidarité et des personnes âgées. C'était en partenariat avec l'association Djoyoro Fa et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). La conférence était placée sous la coprésidence du ministre de l'Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, en compagnie du représentant du ministre de l'Economie, des Finances et du Budget.
