La démission du Premier Ministre Cheick Modibo Diarra, le 11 décembre 2012 à la demande du CNRDRE est une nouvelle donne dans le processus de la transition malienne. Cette démission inattendue est un autre sujet débat sur la place publique qui concerne tous les maliens.
A titre de rappel, le Premier Ministre Cheick Modibo Diarra a pris fonction en avril 2012 dans un climat politique très tendu où les putschistes du 22 mars 2012, la classe politique et la société malienne ne lisaient pas la situation du pays de la même manière. Avec des moyens dont dispose, le CNRDRE, le Capitaine Amadou Haya Sonogo, le patron des mutins, a nommé Dr. Cheick Diarra, Premier Ministre, alors que les forces vives de la nation avaient quitté Ouagadougou sans se mettre d’accord sur le choix d’une personnalité. Il faut reconnaître qu’en ce jour, vu le népotisme et la corruption à grande échelle entretenus par la classe politique malienne, une large frange des citoyens avait félicité le CNRDRE pour son choix. Aussitôt, le navigateur interplanétaire était considéré comme l’homme de la situation.
En effet, la démission surprenante du Premier Ministre le 11 décembre dernier amène les citoyens à chercher, à connaître ce qui s’est réellement passé entre Cheick Modibo Diarra et le CNRDRE.
Au cours du journal télévisé de l’ORTM de 20heures le même jour, le Président de la République M. Dioncouda Traoré n’a pas fait de commentaire et a juste signalé qu’il a reçu la démission du PM en bonne et due forme et qu’il en a pris acte. Ensuite, il a invité le peuple malien à l’union sacrée.
Pour le CNRDRE, Amadou Haya Sanogo, le PM était devenu un élément de blocage dans le processus de la transition malienne. Il ajouta que Cheick Modibo Diarra n’avait plus d’égard ni au peuple malien, ni au Président de la République, ni au CNRDRE qui l’avait nommé à ce poste.
Le troisième acteur, Cheick Modibo Diarra, n’a fait qu’annoncer sa démission sans pour autant se prononcer sur les points de divergence entre lui et le CNRDRE.
En tout état de cause le capitaine Amadou Haya Sanogo a pris l’ascendance sur sa victime en étalant sur la place publique des mauvaises attitudes auxquelles Dr. Diarra se serait livré. En outre, le patron du CNRDRE pourra rehausser sa côte à l’égard des maliens et des maliennes en parlant de l’union de l’armée derrière le Président de la République pour la conduite de la transition. M. Sanogo sera un héros s’il parvient à traduire en acte son discours du 11 décembre 2012.
Par ailleurs, la population est toujours observatrice du scénario qui sera plus éclairci dans les jours à venir par les attitudes des responsables de la transition.
Mais d’ores et déjà, la démission du PM est devenue un sujet de débat sur la place publique. Pour preuve des personnes de la classe politique, du Haut Conseil Islamique et de la société civile, rapprochées à Bougouni par le journal, « Le Relais » ont toutes apprécié la décision du CNRDRE pourvu que la cohésion sociale revienne au Mali et que le septentrion malien soit récupéré dans un bref délai. En même temps que nos sources ont apprécié la démission du PM, elles ont critiqué la manière par laquelle le CNRDRE a opérée. Elles ont aussi apprécié le bilan du PM concernant la gestion saine de l’administration malienne, l’effort fourni par le gouvernement de Cheick Modibo Diarra, afin d’éviter l’augmentation des prix des produits alimentaires de première nécessité malgré la crise politique et sécuritaire du pays.