Après avoir été remise en cause tout au long de la journée la rentrée scolaire a quand même eu lieu hier à Kidal. C'est du moins ce qu'annonce le Gouvernement. Une rentrée sans la visite annoncée du ministre de l'éducation. Ce dernier a été empêché de déplacement à Kidal par des manifestations de femmes et de jeunes. Une cérémonie symbolique a toutefois été organisée pour défendre bec et ongles la date du 19 octobre comme celle de la rentrée des classes à Kidal.
C'est finalement une rentrée symbolique qui a été effectuée ce lundi à Kidal. Cela en présence de la Minusma. L'information a été confirmée par les responsables de la plateforme ainsi que ceux de la CMA.
Selon Haballa Ag Hamzatta, membre de la Plateforme, il faut à présent unir les efforts pour que cette réouverture soit une réalité dans toute la région.
« Après 3 années d'absence de l'école, aujourd'hui il y a eu une rentrée symbolique. Il faut l'accompagner, il faut aider pour que cette rentrée soit définitive au niveau de toute la région de Kidal ».
Du côté de la CMA, on se réjouit de cette reprise de l'école bien qu'elle soit symbolique. Selon Mamadou Djéry Maiga, les manifestations d'hier s'expliquent par un déficit de communication.
« Vous savez qu'il y avait eu une très grande rencontre qui avait pris beaucoup de temps ici. Ce qui a beaucoup pris les responsables de la CMA, ils n'ont pas eu le temps de revenir à Kidal pour non seulement expliquer ce qui s'est passé à Anéfis mais aussi sensibiliser les gens sur l'arrivée du ministre. Donc ce qui a fait qu'une partie de la population n'a pas compris du fait qu'ils n'ont pas été informés à temps ».
Ils assurent cependant que des mesures seront prises pour organiser un déplacement du ministre pour une ouverture officielle.
« Les secrétaires généraux sont en train de tout mettre en œuvre à travers notre point focal pour que dans les jours à venir une très grande délégation puisse arriver à Kidal et que sa venue soit constatée pour que l'ouverture soit officielle ».
Le secrétaire général du MNLA a aussi ajouté que des campagnes d'information et de sensibilisation de la population seront organisées très prochainement.
La question de la rentrée des classes à Kidal était au cœur du Grand dialogue d'hier. Une rentrée finalement symbolique sans la visite du Ministre de l’Éducation Nationale.
KOÏNA AG AHAMADOU est Chef de la division vie scolaire de la Direction nationale de l'enseignement secondaire général. Il était invité du débat.
« L'état des classes et l’insuffisance de matériels, tout ça c'est normal. Après tout ce qui s'est passé, tous les événements qui se sont passés à Kidal, les infrastructures sont là, on avait prévu de les utiliser dans l'état où elles sont et comme on peut et les rééquiper progressivement. Maintenant compte tenu du caractère urgent de la reprise des écoles, compte tenu du fait que le temps scolaire est bien connu, la CMA a demandé la réouverture des écoles. Donc il faudrait bien que les populations comprennent cela. Qu'elles ne confondent pas, cette anticipation avec un refus de mettre en œuvre l'accord ou de retarder le processus de mise en œuvre des accords. C'est très important. C'est d'un commun accord que ça a été négocié entre CMA-Gouvernement. Il faudrait bien que ce processus soit expliqué aux populations puisque c'est dans leur intérêt, puisque leur accompagnement est nécessaire et puisque leur présence dans la mise en œuvre du processus est indispensable ».